Publié le 19 avril 2016 à 22h59 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
La première étape de la mise en place d’une stratégie territoriale de sécurité et de prévention qui sera à l’œuvre jusqu’en 2020 vient d’avoir lieu avec la présentation, devant le Conseil local de sécurité et de prévention restreint de Marseille, du diagnostic réalisé par le sociologue Laurent Mucchielli et les cabinets FMVT et Lexis. Une nouvelle étape qui s’ouvre, alors que sur les 22 points à traiter dans le cadre de la précédente stratégie, 19 l’ont été, seulement 3 nécessitant un approfondissement.
Preuve que ce document est tout sauf de simples mots, mais s’attaquent bien aux maux. Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité, explique : «Nous venons de tenir une réunion avec Préfet, le Procureur, le directeur académique, le Préfet à l’Égalité des chances, le Conseil départemental, représenté par Maurice Rey, le commissaire central de Marseille et chef de district Jean-François Jaffuel, Marc Labouz, le directeur de la Police Municipale de Marseille, des représentants de toutes les mairies de secteur, le directeur de la protection judiciaire de la jeunesse. Notre première stratégie territoriale, une première en France, a été lancé en 2010 à la suite d’un diagnostic réalisé par l’ERM et du CDG 13. Il mettait l’accent sur le travail à accomplir sur les sites balnéaires, les lieux festifs, nous avions devant nous 2013 Capitale européenne de la culture. Il traitait aussi de la sécurité routière et évoquait la vidéo-protection, le développement de la Police Municipale et son armement. Il proposait également un riche volet sur l’accompagnement des publics : mineurs délinquants et en danger de délinquance et les victimes». Le nouveau document s’appuie sur une analyse géographique et sociale et sur les plaintes enregistrées par la Police Nationale.
«L’étude nous envoie un message d’encouragement. Surtout elle nous donne les éléments pour répondre aux enjeux du quotidien»
«L’étude, ajoute l’élue, nous envoie un message d’encouragement. Surtout elle nous donne les éléments pour répondre aux enjeux du quotidien, rue par rue; à tous les risques qui sont bien loin de la grande délinquance et qui pourtant impactent le quotidien de nos concitoyens». A partir de ce document 3 groupes de travail se sont mis en place «à partir des indicateurs qui nous paraissent fiables». Le premier groupe approfondira la question de la gestion de l’espace public, de la sécurité et de la tranquillité publique, de la vidéo-protection, de la sécurisation des sites événementiels. Il traitera aussi «de la vie nocturne telle qu’elle doit évoluer dans cette ville». Il devra également étudier «comment consolider les conseils locaux de prévention».
Le deuxième groupe se concentrera sur l’accompagnement des publics. «Il s’agira de conforter les initiatives citoyennes, de rendre dans chaque quartier les citoyens plus acteurs de leur sécurité». Point question pour l’élue de les voir se transformer en shérif : «Il est question de renforcer le soutien auprès de familles, souvent monoparentales, confrontées à l’échec scolaire, à la déscolarisation de leur enfant ; le soutien aux associations engagées dans la protection de l’enfance, l’accueil des adolescents. Nous parlons là, en clair, de conforter le lien social, la mixité, l’interculturel, l’intercultuel, le rapprochement des jeunes et des institutions».
Le troisième groupe se penchera sur l’accès au droit, à la justice de proximité. Il s’agira ici de «la création de la première Maison du Droit et de la Justice à Marseille». De poursuivre l’action lancée «en matière d’alternative aux poursuites et aux incarcérations».
Enfin, la réflexion que ces documents initient permettent de «dégager des champs d’actions pour une nouvelle convention de coordination entre polices nationale et municipale que nous allons signer dans un mois. Concernant la nouvelle stratégie, les travaux seront plus longs, elle sera présentée en novembre 2016».
Michel CAIRE