Publié le 28 avril 2016 à 19h32 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h14
C’est dans une ambiance chaleureuse que vient d’avoir lieu la signature d’une convention de partenariat renforcé entre commerçants et forces de l’ordre, nationale et municipale. Elle vise à favoriser un environnement sécurisé propice au développement de l’activité commerciale à Marseille. Elle fait suite à une première convention « bâtie dans l’urgence après un certain nombre de vols à main armée, dont un avait entraîné la mort d’un commerçant», rappelle Laurent Nuñez, le préfet de police. L’ensemble des participants, Jean-Luc Blanc, vice-président de la CCI en tête, a tenu à insister sur l’efficacité de ce dispositif, du travail en commun. Efficacité confirmée par le Préfet de Police qui tient à rappeler que la délinquance ne cesse de baisser à Marseille, – 30% de cambriolages de commerce en centre-ville en un an et -9% de vols à main armées. Avant de souligner qu’à la suite des attentats, la présence de la police et de l’Armée a conforté ce phénomène avec une chute de 50% de la délinquance de voie publique.
Le dispositif mis en place est simple et part du constat que les commerçants sont les premières victimes et les premiers témoins des agressions, des vols. C’est ainsi que l’idée de mettre en place un binôme commerçant/policier, pour favoriser les échanges, est né. Le commerçant référent (ils sont 25 à Marseille) est bénévole et, le policier exerce dans le commissariat le plus proche. «Tous les arrondissements de Marseille sont concernés» ne manque pas de signaler Jean-Luc Blanc. Marie-Pierre Cartier, vice-présidente artisanat de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) enchaîne : «Cette convention est pertinente, nous avons été soutenus par Caroline Pozmentier-Sportich (adjointe au maire en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance ndlr) et les liens qui se sont établis permettent de trouver des solutions. Un vent d’espoir s’est levé avec cette réussite pour trouver des solutions à d’autres problèmes». Alain Paulin, Président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) 13 considère : «La signature de ce jour est un élément majeur pour continuer à développer le tourisme sur notre territoire». Monique Cassar, vice-présidente de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat met elle aussi l’accent sur la dimension prévention.
«Nous avons su jouer collectif, commerçants, police nationale, ville »
Caroline Pozmentier-Sportich considère : «Nous connaissons une évolution positive car, nous avons su jouer collectif, commerçants, police nationale, ville… En ce qui concerne la Police municipale elle a été renforcée et modernisée, des équipes patrouillent maintenant la nuit, équipées d’armes létales, le reste des effectifs étant en formation. Puis, il y a la vidéo-protection qui se développe». Puis, elle ne manque pas d’affirmer : «La sécurité c’est de la proximité. Le dialogue entre les commerçants et la police est encore plus efficace qu’une caméra. Surtout, dans le contexte que nous connaissons, il importe qu’il y ait une appropriation collective, citoyenne de la sécurité».
«La sécurité est un facteur essentiel de l’activité commerciale et industrielle»
Jean-Marie Salanova, le nouveau directeur départemental de la sécurité publique confirme tout l’intérêt que porte cette dernière à cette mission auprès des commerçants: «La sécurité est un facteur essentiel de l’activité commerciale et industrielle et elle se fait dans la proximité et dans l’échange car, on ne peut régler les problèmes que lorsqu’on les connaît». Il cite la Coupe d’Europe de Football qui rend encore plus importante la signature de cette nouvelle convention. Puis il rend hommage à Georges Gaspérini qui a signé la première convention et à Jean-François Jaffuel son successeur au poste de commissaire central de Marseille et chef de district.
«En cas d’urgence il y a un seul numéro à faire, c’est le 17»
Un Jean-François Jaffuel qui note : «Ce qui importe dans ce dispositif c’est le quotidien. Le référent police se rend quasi quotidiennement dans des commerces, il explique les mesures de sécurité à mettre en place. Il discute régulièrement avec le référent commerçant qui lui indique s’il y a des comportements suspects dans le quartier. Et quand une entreprise nécessite des mesures de sécurité particulières nous avons un service spécialisé, le Bureau Prévention Partenariat Communication, qui se déplace, vient réaliser un audit ». Si le référent commerçants a le numéro du référent police, il tient à prévenir: «En cas d’urgence il y a un seul numéro à faire, c’est le 17». Laurent Nuñez ajoute : «Nous testons un bouton pressoir chez une vingtaine de commerçants mais, effectivement, l’urgence c’est le 17 et le quotidien le référent». Solange Biaggi, adjointe au commerce, à l’artisanat, ne cache pas sa satisfaction de voir cette convention signée : «Il y a urgence pour nos commerçants, il est satisfaisant de voir que des avancées ont lieu en matière de sécurité».
Michel CAIRE