Publié le 23 mai 2016 à 18h34 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h16
Après la renaissance de la délégation Marseille des Femmes Cheffes d’Entreprises (FCE) en janvier 2016 et portée par l’ambition de femmes entrepreneures et engagées, Aurore Sun, fondatrice de l’agence Spark Relations Publics, vient d’être élue présidente. À cette occasion, Anne-Sophie Panseri, nouvellement élue présidente FCE France prochainement en fonction, entourée des membres des délégations de Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient d’officialiser la délégation phocéenne et la nomination de la nouvelle présidente aux côtés des acteurs économiques du territoire à la Villa Gaby. Une manifestation à laquelle participait Wassila Kara Ibrahimi, vice-présidente de l’AFEM (Association des Femmes Cheffes d’Entreprises du Maroc), qui a annoncé le jumelage Marseille-Maroc. Près de 150 personnes représentant les réseaux Femmes Cheffes d’Entreprises de Marseille, Pays d’Arles (les marraines de la délégation marseillaise), France, Monde et Maroc et des personnalités économiques et politiques du territoire ont participé à l’événement
L’Association, rappelons-le, a pour objectif la prise de responsabilités des femmes chefs d’entreprises dans la vie économique et le renforcement de leur présence dans les instances décisionnelles au niveau local, régional et national, d’informer et de former ses membres. Peuvent être membre toutes les femmes entrepreneurs de fait et de droit, c’est à dire des femmes qui gèrent leur entreprise et en sont financièrement responsables. L’association FCE entend promouvoir la solidarité, l’amitié et le partage d’expérience au travers de liens privilégiés que les membres entretiennent dans leur délégation, en France et dans le Monde. «Premier réseau féminin de France, le réseau des Femmes Cheffes d’Entreprises a été créé en 1945, il existe depuis 65 ans à Marseille. 70 ans que les femmes, ont besoin de se retrouver entre elles pour faire entendre leur voix dans le milieu économique. Et être mieux représentées parmi les hommes», indique Aurore Sun, nouvelle présidente de la Délégation qui n’a pas manqué de s’exprimer sur son élection, ses soutiens et son parcours. Elle remercie toutes celles qui ont contribué à la renaissance de la délégation marseillaise, excuse Éva Escandon, présidente de FCE France, «qui regrette de ne pas pouvoir être parmi nous. Elle est représentée par Anne-Marie Panseri, future présidente FCE France, qui prendra son mandat dans quelques jours». Aurore Sun rend un hommage tout particulier à la marseillaise Reyne Cienzo qui fut Présidente France, vice-présidente monde et la première femme élue à la Chambre de commerce de Marseille avant d’en être la vice-présidente.
25% des entreprises marseillaises sont dirigées par des femmes
Puis de rappeler que sur les 28,4 millions de personnes qui représentent la population active en France, 48% sont des Femmes, soit 13,7 millions. Elle en vient à Marseille pour lancer : «On compte 143 000 entreprises incluant les artisans. 25 % sont dirigées par des femmes. Si je sais bien compter cela fait 35 750 entreprises. Cela doit peser un peu sur l’économie locale non ?» Elle évoque la qualité des rencontres au sein de l’association : «Riches de nos différences, dirigeantes, cheffes d’entreprises. Plus âgées, débutantes, venant de multinationales, d’entreprises familiales, de start-up…artisanes, issues de la diversité. Riches, beaucoup moins riches parfois. Ayant fait des études. Autodidactes… ». Une association qui, dans un monde complexe, dur, encore plus pour les femmes permet de sortir de son isolement, échanger, s’entraider. C’est cela que l’on trouve dans les réseaux. Se confronter, sortir de sa zone de confort. Des fois même ne pas être d’accord. S’adapter. Et surtout ensemble. Plus fortes».
Elle en vient alors à l’action que conduit la délégation de Marseille composée d’une quarantaine de membres «de belles énergies, de la volonté et de grandes compétences.» Aurore Sun note non sans fierté : «Voilà ce que représente déjà, le réseau des Femmes Cheffes d’Entreprises de Marseille, en 4 mois». L’équipe dirigeante a maintenant trois ans de mandat : «pour mettre en place une stratégie développée par les membres, pour les membres. Avec des commissions de travail, autour de 4 objectifs : Accroître la visibilité et l’influence des femmes – notamment avec la prise de mandats dans les instances paritaires ou les conseils d’administration- et un objectif d’au moins un mandat par membre. Participer à l’économie numérique ; intégrer la Responsabilité Sociétale de nos entreprises ; développer des relations avec l’international. Comme on a déjà pu le faire, avec la réalisation d’un jumelage avec le Maroc par exemple».
«La conviction que les hommes et les femmes doivent jouir des mêmes droits et des mêmes chances»
Elle précise à ce propos : «Je suis persuadée que la coopération décentralisée, l’échange et la diversité peuvent être source de transfert de connaissances et d’expérience pour faire grandir nos entreprises, j’ai naturellement souhaité organiser un jumelage avec nos homologues de la rive sud. Par cette coopération, les délégations de Marseille et du Maroc de Femmes Cheffes d’Entreprises, souhaitent avant tout, renforcer les relations d’affaires entre les deux territoires. Élargir le réseau des femmes dirigeantes dans le Bassin méditerranéen et booster ainsi entrepreneuriat au-delà des frontières. L’international pour nos entreprises… Ou encore, l’an prochain, avec un événement sur les femmes dirigeantes en Méditerranée, que l’on souhaite organiser à Marseille. Un beau programme donc, qui devrait nous faire grandir et développer nos entreprises, participer ainsi au rayonnement, et à l’attractivité du territoire. Et ce n’est que le début». Elle en vient dans ce cadre à ses origines : «On me prête souvent la bi-nationalité, et bien non je ne suis pas Marocaine ». Et de citer: «Ma maman, d’origine russe, a grandi en Afrique avant de rencontrer mon papa, d’origine chinoise, en Allemagne tandis que leur petit-fils, mon fils, est né au Canada».
Elle conclut son intervention : «Nous sommes en 2016. Les réseaux féminins, et ils sont nombreux à Marseille, connaissent un véritable engouement. Il faut croire que les femmes ont besoin de se retrouver. Entre elles. Et bien moi, j’ai hâte du jour où elles n’en auront plus besoin. Plus besoin d’être qu’entre femmes. Être Ensemble. Vraiment. Certains me décrivent comme féministe. Féministe ? Oh que oui je le suis ! Comme vous tous sans doute. Car pour mémoire, selon l’Organisation des nations Unies, le féminisme se définit comme « la conviction que les hommes et les femmes doivent jouir des mêmes droits et des mêmes chances ». C’est cela la théorie politique, économique et sociale de l’égalité des sexes».
Michel CAIRE