Publié le 13 juin 2016 à 11h21 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
S’il est bien une chose dont sont persuadés les responsables syndicaux des Bouches-du-Rhône, c’est que la journée d’action du 14 juin sera une grande réussite. Tous avancent que loin de s’essouffler, le mouvement prend de l’ampleur. Tour à tour, Franck Bergamini, secrétaire de l’UD FO, Olivier Mateu, secrétaire de l’UD CGT, Jean-Marc Robert, secrétaire de Solidaires et Alain Barlatier, secrétaire général de la FSU 13 ont fait le point sur la mobilisation. Une conférence qui s’est tenue avant que Marseille ne subissent trois jours durant des violences liées au hooliganisme.
Franck Bergamini assure : «Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement notre mouvement ne faiblit pas, c’est même tout le contraire. Et si les gens se mettent en grève, acceptent de perdre de l’argent, c’est bien parce qu’ils sont conscients que cette Loi représente une régression sans précédent. Le gouvernement doit donc bien comprendre que le mouvement ne s’éteindra qu’avec le retrait de cette Loi. A-t-il conscience que, chaque fois qu’il a voulu monter d’un cran, avec le 49-3, le délogement violent des salariés, le mouvement social a pris de l’ampleur». «Et il faut bien, ajoute-t-il,que tout le monde soit conscient que les salariés savent très bien que les blocages peuvent représenter des difficultés. Mais, les gens dans une grande majorité, nous disent : « c’est ennuyeux mais ne lâchez rien »».
Olivier Mateu tient pour sa part à mettre l’accent sur le système de votation citoyenne mis en place : «C’est un succès en termes de participation et le message est sans appel puisque chaque fois nous avons quasiment 100 % de votants qui demandent le rejet de la loi. Et, régulièrement, de nouvelles entreprises se joignent au mouvement. Alors, si le mouvement continue à s’essouffler ainsi, cela nous rend très optimistes». Il s’en prend au patronat pour préciser tout de suite: «Nous ne mettons pas dans le même panier le grand patronat pour qui cette Loi est faite et les petits patrons qui ne veulent pas de celle-ci». Alors, pour le syndicaliste : «Si le gouvernement réfléchissait un peu il retirerait cette loi ». Il tient également à préciser: « Nous ne sommes pas en grève contre l’Euro mais nous serons attentifs au fait que ceux qui veulent faire valoir leur droit de grève puissent le faire le 14 ». Et d’insister: «Nous comptabilisons déjà plus de 230 arrêts de travail et un millier des nôtres seront à la grande manifestation parisienne». Avant d’ajouter non sans humour : «Nous aurions pu avoir plus de monde… mais avec les grèves c’est difficile». Du côté de FO on annonce: « 700 militants seront à Paris et nous recensons plus de 150 arrêts de travail, notamment dans des secteurs où les mouvements sont rares : le BTP, la chimie…». Pour Jean-Marc Robert aussi l’optimisme est de rigueur : « Ce mouvement est déjà en soi une victoire». Il laisse la parole à Yann Quaybizet, Sud-Poste qui dénonce la répression syndicale, critique le gouvernement : «On ne peut pas gouverner uniquement pour les nantis dans ce pays, on ne peut pas diriger à coups de 49/3».
Alain Barlatier revient sur les raisons qui font que son organisation est dans l’action : «Nous sommes attachés à la défense du droit des salariés d’une part et, d’autre part, nous savons que nous sommes dans un système de vases communicants, lorsque le privé est attaqué cela a forcément des répercussions sur le public. Cela arrive alors que, depuis 6 ans nous connaissons un blocage de salaire. Nous avons perdu l’équivalent de deux mois de salaire». Puis, face aux critiques du mouvement social il rappelle : «Le mouvement a commencé voilà plus de 90 jours, si les choses ne bougent pas, la responsabilité en incombe au gouvernement qui utilise tous les arguments pour faire cesser le mouvement. Mais, sans résultat ».
Michel CAIRE