Publié le 24 juin 2016 à 14h05 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Les peuples sont de plus en éloignés des décisions qui les concernent et l’Europe apparaît comme le parangon de cet éloignement. Les réformes territoriales successives vont dans ce sens. Centralisation extrême, décisions concentrées dans les mains de quelques uns, inconnus ou coupés des populations concernées. On éloigne le peuple de ses représentants en retirant tout pouvoir d’action aux Élus de proximité, en faisant progressivement disparaître les communes. Communes qui constituent le seul échelon de proximité réellement reconnu par les citoyens. La démocratie, c’est à dire le lien entre les citoyens et les représentants qu’ils ont choisi, est menacée par le fantasme des grands ensembles. Les communes des Bouches du Rhône le dénoncent depuis longtemps. La métropole met le pouvoir local sous tutelle et enlise les communes non seulement en les privant de leurs compétences de proximité mais aussi en désactivant la prise de décisions des Maires par un processus administratif long et paralysant. Cette logique est mortifère. Les grands ensembles ne pourront être ressentis comme forts et légitimes que si leurs compétences interviennent par subsidiarité. L’affaiblissement du pouvoir local signifie l’effacement du citoyen. L’Europe forte, sociale et politique que j’appelle de mes vœux ne pourra l’être qu’en s’appuyant sur la volonté et l’adhésion des peuples. Pour cela le citoyen doit revenir au centre de la décision politique. Seul un pouvoir local fort basé sur les diversités et les particularités de territoire permettra la constitution acceptée et voulue d’une Europe forte et proche des préoccupations citoyennes, loin des extrémismes en tout genre. Le Brexit est une catastrophe, pourvu que ce soit un électrochoc.