Nice est touchée, blessée, meurtrie après qu’un camion ait foncé sur la foule venue admirer le feu d’artifice célébrant la fête nationale. Et le rouge du drapeau tricolore est, plus que jamais, couleur sang. C’est bien la France, la Nation qui est attaquée. par des gens qui, disons le une bonne fois pour toute, n’ont rien à voir avec le religieux, avec une religion… Ou, plutôt, s’ils en ont une, elle s’appelle Haine, de l’Autre, des valeurs universelles que porte la Révolution française et, plus largement, de la fête, comme à Paris, au Bataclan et aux terrasses des cafés, les mêmes qu’à Tel-Aviv ; à Orlando; autre lieu festif, l’Autre était gay ou lesbienne, Bruxelles…Et puis, il y ces meurtres de policiers, garants de l’ordre républicain, l’autre versant du vivre ensemble. Au-delà des cibles, des «raisons» absurdes, sanguinaires, évoquées, c’est le lien social, c’est la vie même qui est attaquée. Comme dans tous les totalitarismes, le Nazisme, le Stalinisme, les Khmers Rouges. Ce sont des parents, des enfants, des amis qui ont été tués, aveuglément. Que peut bien valoir une «cause» lorsqu’elle s’en prend à l’humain, le nie ? Comment ne pas penser à notre Hymne national : «Ils viennent jusque dans nos bras, égorgés nos fils et nos compagnes» mais prenons bien garde, dans le conflit en cours, dans ce déversement de violence aveugle, «ils» c’est nous. Alors, il dépend de nous, de former «nos» bataillons, de lutter. De redonner toutes leurs vitalités aux valeurs de la République. Quand un symbole aussi fort est attaqué, quand des citoyens, de toutes conditions, religions, couleurs sont ainsi assassinés, on paie, par le sang, pour apprendre que c’est, dans ces valeurs républicaines, que se trouvent les réponses: Liberté, Égalité, Fraternité sont, plus que jamais un état d’urgence.
Michel CAIRE