Publié le 23 juin 2013 à 10h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h38
Michel Montana, le président du Mondial, après des décennies, est toujours aussi passionné et surpris par le succès de La Marseillaise à pétanque. Entretien.
Monsieur le Président, en 1962 si un mage vous avez dit : « Michel, dans 51 ans tu seras toujours là avec 14 000 joueurs venus de 21 pays des 5 continents, l’auriez vous cru?
Non, non, non (sans hésiter…) mais grâce à tous ceux qui m’entourent, les fidèles depuis tant d’années, nous sommes devenus incontournables. En 1962, avec Paul Ricard, nous ne savions pas si nous pourrions poursuivre l’aventure mais avec l’aide de Guy Hermier, le député communiste et Charles Pasqua qui était à l’époque directeur commercial chez Ricard, nous avons pu continuer. Comme quoi la pétanque est le sport de l’amitié, plus fort que les clivages politiques. Et puis, je dis toujours, à Marseille, il y a 3 éléments essentiels : la mer, l’OM et le Mondial des boules.
Vous m’avez toujours dit : « Ma plus grande fierté durant toutes ces années, c’est que sur les terrains, on râle, on gueule, mais jamais, jamais de reproches ont été faits sur l’organisation » ?
C’est vrai les joueurs sont très sympathiques avec nous mais, méfiez-vous, nous, les organisateurs, on s’engueule beaucoup entre nous. Moi même, je suis coléreux mais un coléreux d’affection. Je n’éprouve jamais de rancune. L’amitié et l’amour des boules sont toujours les plus forts, heureusement!
Quelle est votre principale qualité ?
Trois choses : la fidélité en amitié, la gentillesse et l’affection pour les autres.
Votre principal défaut ?
Des défauts, j’en ai beaucoup… Mais surtout quand j’aime un bon produit comme le Ricard, je le consomme mais avec modération.
Votre pire et votre meilleur souvenir?
Mon plus mauvais souvenir a eu lieu en 1984, sur les plages du Prado. Ce soir là, avant la finale, le mistral soufflait à plus de 110 km/h. Les projecteurs de la télé se balançaient dangereusement, ils allaient tomber sur les joueurs et les nombreux spectateurs. J’ai eu très peur, nous avons reporté la finale au lendemain matin. Et mon meilleur souvenir… j’en ai des milliers en tête mais, le jour où j’ai vu arriver TF1 avec son énorme Barnum pour le 13 heures, je suis tombé de l’armoire… Marie-Laure Augry était déjà là, elle est toujours avec nous. Et puis le merveilleux Yves Mourousi qui nous a toujours soutenus qui a trouvé cette formule mythique: « Le Mondial la pétanque, c’est le Roland Garros des boules ».
Propos recueillis par Jean-Benoît Vion
Le Mondial en chiffres
. 350 personnes sont nécessaires pour le bon déroulement du concours
. 13 248 joueurs étaient inscrits lors de la dernière édition, soit 4416 équipes
. 2 000 m² d’infrastructures pour abriter l’organisation.
. 144 000 m² de surface de terrains balisés. En mettant bout à bout les terrains utilisés durant les 5 jours de compétition, on peut couvrir 50 kilomètres, soit la distance de Marseille à Bandol ou à Martigues.
. 24 496 boules ont été lancées l’an passé, soit une masse totale de 21 tonnes d’acier.