Publié le 3 août 2016 à 22h13 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h32
On ne peut être que sous le charme d’un tel talent que celui du pianiste russe Denis Matsuev et le public ne s’y est pas trompé. Il faut dire qu’il a multiplié les prouesses. Innovant apportant un supplément d’âme à son interprétation qu’il s’agisse du «Kreisleriana» de Schumann ou encore ses «Scènes d’enfants». Sans oublier un rappel étonnant consacré à un morceau de Duke Ellington qu’il a arrangé et adapté. Le nectar inscrit à cette soirée a concerné les Études-Tableaux, Préludes et Sonate n° 2 de Rachmaninov. Déluge de notes, Matsuev vibre de par l’essence même des œuvres de Rachmaninov. Tout paraît simple sous ses doigts, évident, acquis.
Changement de style, le soir suivant avec le récital de Nelson Goerner. Approches différentes des partitions mais même niveau de jeu. De son Bach à ses morceaux de Chopin en passant par un Schumann d’anthologie, nous avons touché au sublime. Bien sûr la technique joua son rôle de catalyseur d’énergie mais, l’essentiel était dans la poésie qui se dégageait de chaque note. Avec, tout au long du concert, le sentiment pour l’auditeur de goûter à toutes les nuances. On l’aura compris Nelson Goerner, artiste analytique autant que sensitif, s’est rendu disponible pour laisser le public entreprendre un voyage intérieur contemplatif.
Jean-Rémi BARLAND