Publié le 21 septembre 2016 à 9h37 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h36
C’est le 2 octobre, à 9 heures que s’élancera du J4 la deuxième édition des 10 km de la mémoire et la première des 5 km de cette épreuve contre les génocides et le négationnisme. Une manifestation qui dispose de parrains sportifs prestigieux tels que Cyril Abidi, le champion de France 1996 de kick boxing et champion de France poids lourd de boxe amateur 2000, Arsen Khachatryan, champion du monde de boxe anglaise, catégorie poids moyen en 2004-2005 et champion du monde kick boxing en 1997-1998, Benoît Z ou encore Bernard Pardo, mais ce dernier contrairement aux trois noms précédents ne courra pas: «la dernière fois que je l’ai fait j’y ai laissé mon ménisque».
Gérard Kirkorian, le président de « Courir pour la Mémoire », précise que, cette année, la course partira du J4 pour y revenir après une boucle conduisant jusqu’aux Catalans en passant par le Palais du Pharo puis retour. Pascal Chamassian, président d’honneur de l’association rappelle: «Le génocide arménien est une question universelle. Nous avons un devoir de mémoire, d’alerte, plus aujourd’hui qu’hier encore. Et le sport peut contribuer à cela, notamment dans une ville comme Marseille, capitale des Arméniens d’Europe. Et notre volonté de partir du J4 est tout sauf anecdotique, c’est là que les rescapés du génocide arménien sont arrivés, c’est là qu’arrivent les migrants. Le J4 c’est le Ellis Island marseillais. A l’instar de l’île new-Yorkaise, il a été pour les naufragés de l’Histoire, le premier point d’entrée dans la Ville mais aussi sur le continent européen.» Précise que «la course passera devant le Mémorial des Camps de la mort avant de passer à proximité du quartier de l’Opéra là où, ont eu lieu les rafles des Juifs, avant de passer devant le square Manouchian». Et de remercier le CD13 pour son soutien, les sportifs qui soutiennent la course et André Giraud, le président de la SCO Sainte-Marguerite: «qui fut mon prof, qui est mon ami et dont le club accueille l’association « Courir pour la mémoire »».
Les athlètes, en évoquant les raisons qui les poussent à participer à cette course, dévoileront, avec pudeur, une partie de leur histoire familiale. Ainsi Cyril Abidi raconte sa mère arménienne, son grand-père, «je vais faire cette course pour lui et pour le poloïste Armand Mikaelian». Arsen Khachatryan remercie la France: «qui nous a accueillis, nous a permis de vivre, de travailler». Bernard Pardo pense lui aussi à sa mère, arménienne, à son grand-père, à l’équipe nationale d’Arménie qu’il a entraînée, «à cette communauté qui a trouvé ici, un refuge et qui a su s’intégrer, rendre à la France ce qu’elle lui a donné». Benoît Z a reporté «une obligation» pour être présent, dévoilant : «Je n’en ai jamais parlé pendant ma carrière, mes grands-parents sont des Juifs Polonais qui se sont réfugiés dans le Nord de la France pour fuir les camps d’extermination.» «Moi l’enfant du Nord, poursuit-il, je suis tombé amoureux de Marseille, cette ville où tous les peuples se mélangent et où je me sens bien. Alors pour moi qui suis contre tous les génocides et tous les négationnismes, je ne pouvais que participer à cette course». «on ne peut qu’adhérer à la dimension historique de cette épreuve, surtout dans les moments que nous vivons. Il ne faut que les électeurs n’oublient pas ces pages noires de l’Histoire sous peine de les revivre»,prévient André Giraud, le président du SCO Sainte-Marguerite.
Maurice Di Nocera, CD13 insiste sur l’importance de la pratique sportive: «et notre département est le premier de France en matière de soutien au sport». Avant d’insister à son tour sur le devoir de mémoire et de préciser que, si voilà 12 ans il avait «longtemps» participé au marathon des « 12 Églises », première opération de l’association émanation de la Jeunesse Arménienne France (JAF) «là, je regarderai les autres courir». Après les 600 participants de la première édition, les organisateurs espèrent franchir la barre des 1 000 inscrits: «d’autant que c’est une excellente préparation pour Marseille-Cassis», affirme Pascal Chamassian.
Michel CAIRE
Plus d’Info et inscriptions sur kms.fr ou 04.91.802.820. Prix inscription: 13 euros pour les 10km, 16 euros le matin de l’épreuve, 8 euros pour les 5km, 11 le matin de l’épreuve.
Courir pour la Mémoire: premières foulées en 2006
Courir Pour La Mémoire (CPLM) a commencé sa course en 2006 en organisant le premier marathon arméno-marseillais : le marathon des 12 églises. Le top départ de cette course a donc été un relais entre les principales églises arméniennes de Marseille, se déroulant le 24 avril, journée de commémoration du génocide arménien.
CPLM n’a cessé de courir et d’ajouter des kilomètres de militantisme à son compteur : les 10 kilomètres de la Provence, le semi marathon de Marseille-Cassis, les 10 kilomètres de La Provence, l’Algernon, les 10 kilomètres de Château Gombert, etc.
CPLM est avant tout un passeur de mémoire. La mémoire des 1 500 000 arméniens victimes du génocide de 1915 et de leurs descendants en quête d’une reconnaissance par le gouvernement turc.
CPLM c’est, de courses pédestres en semi-marathons, de semi-marathons en marathons, pour transmettre un message : ne pas oublier le génocide arménien, mais également tous les autres qui ont suivis : Shoah, Cambodge, Rwanda. Le devoir de mémoire ne signifie pas que vivre dans le passé. Il permet au contraire d’avancer, en ayant conscience des choses, pour faire en sorte qu’elles ne se reproduisent plus. Et quel meilleur moyen que le sport pour assurer la transmission de ce message.