Publié le 21 septembre 2016 à 23h14 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h36
Christian Estrosi, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient de dévoiler, ce 20 septembre, à La Crau, le Plan de Sécurité Intérieure Régional. Rappelle «le niveau de menace que nous connaissons qui est sans précédent. Il y a donc urgence à agir car, chaque jour, des innocents payent le prix fort de l’aveuglement idéologique de certains.» Fustige le gouvernement qui, selon lui, «refuse de prendre ses responsabilités». Il estime que c’est aux élus locaux, qu’il revient donc de prendre les leurs. Une intervention qu’il a conclue en annonçant sa décision d’écrire au ministre de l’Intérieur un courrier afin que tous les engagements qui nécessitent un financement commun avec l’État soient contractualisés dans une convention.
En ce qui concerne la politique qu’il entend mener, il avance: «Il ne s’agit en aucun cas de co-production mais d’une contribution que j’ai souhaitée forte. La sécurité est l’affaire de l’État. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. Mais en tant qu’élu territorial, j’apporte une proposition de moyens forte à ceux qui en ont la charge. Je l’ai fait en tant que Président du Conseil général des Alpes-Maritimes, en soutenant la construction de quatorze Gendarmeries, de deux Hôtels de Police et d’une base Hélicoptère pour plus de 121M€ d’investissements».
«Au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis, poursuit-il, alors que nous étions en pleine campagne des élections régionales, avec ce qui était à l’époque ma future majorité, nous avons donc bâti un bouclier sécurité de 250M€.»
Décline le Plan de Sécurité Intérieure Régional qui comprend un Fonds régional d’équipement des Polices municipales (gilets pare-balles, véhicules, caméras …) qui sera doté de 6M€. Les Appels à projets seront lancés d’ici la fin de l’année. Est également lancé un fonds régional de déploiement de la vidéo-protection, à destination des communes et EPCI, doté de 20M€. Il viendra en complément de celui de l’État. «Il pourra financer jusqu’à 30% des projets de rajout de caméra et 50 % pour les premiers équipements d’une commune (CSU, installation des structures et réseaux, etc). Là encore, les appels à projets seront lancés sous 3 mois», affirme le Président qui entend aussi participer à la construction de casernes de gendarmerie et de commissariats de la Police nationale pour plus de 20M€. «Il faut en finir avec l’état de délabrement de certains équipements. Pour chaque projet, nous financerons entre 20 et 30 % du montant total». Quelques projets de gendarmeries ont déjà été arrêtés pour 2017 : Rognac, Puget sur Argens, Sisteron et la Crau. Par ailleurs, 6M€ permettront «de rénover des casernes et des commissariats.»
«Nous investissons 44M€ pour renforcer la présence humaine dans nos transports régionaux»
Christian Estrosi en vient au volet transport: «Nous investissons 44M€ pour renforcer la présence humaine dans nos transports régionaux.» Une somme qui doit servir à la création des Équipes Mobiles d’Intervention, plus de 200 agents pour renforcer la sécurité des passagers. Elles seront constituées d’agents de sûreté, de contrôleurs, d’agents d’escale… Il annonce: «Nous allons permettre aux 77 000 agents des forces de l’ordre de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Policiers nationaux, Policiers Municipaux, Gendarmes), militaires, pompiers professionnels et volontaires, marins pompiers, douaniers… de circuler gratuitement dans les transports en commun de la région (TER, LER et CFP) sur leur trajet domicile travail en lançant le Pass Sûreté. Il leur suffira d’aller le retirer dès le 1er octobre dans n’importe quel guichet SNCF, avec un simple justificatif de domicile et une carte professionnelle».
Neuf millions d’euros seront par ailleurs consacrés au renforcement de la lutte contre les incivilités dans les gares et les TER. Dévoile: «Un programme de déploiement de la vidéo-protection ambitieux pour lequel nous consacrons 7M€ entre 2016 et 2017». Dans ce cadre, les nouvelles rames de TER sont toutes équipées, de caméras de vidéo-protection, soit plus de 1 300 caméras embarquées.
«Aujourd’hui, ce sont 22 gares qui sont équipées pour un total de 840 caméras sur l’ensemble du réseau.» Deux Centres de supervision en gare de Marseille Saint-Charles et de Nice-ville ont été construits. «Ils sont pleinement opérationnels, 7 jours sur 7, depuis cet été. Ce sont ainsi 186 caméras qui sont reliées au centre de Marseille et 80 à celui de Nice. D’ici à la fin de l’année, l’ensemble des gares de l’axe Aix-Marseille ainsi que les principales gares de la zone Azur (Menton, Saint-Raphaël etc.) seront, elles aussi, équipées. A l’issue du déploiement en cours, ce sont ainsi 80% des flux de voyageurs TER qui seront équipés en vidéo-protection.»
Dès 2017, ce sont également 13 nouvelles gares qui seront équipées en caméras, dont l’ensemble des gares de la ligne Cannes-Grasse pour plus de 3,5 M€. Le Président ne manque pas d’ajouter: «Nous allons étudier la faisabilité de l’équipement de vidéo-protection de tous les autocars des LER et des transports départementaux qui nous seront transférés au 1e janvier 2017, à savoir 1 500 autocars dont 700 scolaires ».
Il en vient à son engagement de tester un dispositif de portique. «L’expérimentation du dispositif en gare des Arcs est en cours. Les premiers résultats sont encourageants :
L’enquête de satisfaction démontre des retours extrêmement positifs. Sur les 6 premières semaines d’expérimentation, nous avons intercepté 38 armes (armes blanches, armes à feu…). Mais la sécurité est une affaire trop sérieuse pour ne pas être transparent ici : cette expérimentation, c’était tout son intérêt, nous permet aussi de mesurer certaines difficultés, notamment lorsqu’il y a un afflux important de voyageurs.» Rappelle qu’il s’était engagé à faire le bilan coût/avantages et forces/faiblesses d’ici la fin l’année. «Ce sera fait. Sans préjuger aujourd’hui de ce bilan, nous devrons trouver les solutions qui fonctionnent le mieux et qui permettent de renforcer encore la sécurité dans les gares. J’ai d’ores et déjà mobilisé les pôles de compétitivité, et notamment SCS, pour travailler à l’amélioration technique d’un tel dispositif, pour inventer les portiques de demain».
Enfin, il n’omet pas d’évoquer les quelques «20M€ pour la sécurisation de nos lycées ; et c’est près de 12M€ tout de suite pour que l’ensemble des enceintes des lycées soient sécurisées dès la rentrée 2017».
Michel CAIRE