Publié le 28 septembre 2016 à 20h32 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h37
Par-delà leurs sensibilités politiques différentes, une délégation de sénateurs et députés français viendra découvrir le Site-mémorial du Camp des Milles le 30 septembre prochain et ainsi s’imprégner des réflexions qu’inspirent le lieu, son importance pour la mémoire nationale, et la pertinence de ses enseignements pour aujourd’hui. Cette journée a été initiée conjointement par le président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation Alain Chouraqui, les députés Jean-David Ciot, Christian Kert et François-Michel Lambert, et les sénateurs Michel Amiel, Sophie Joissains et Mireille Jouve afin de sensibiliser leurs collègues aux dangers des crispations identitaires que connaît la France aujourd’hui.
Parmi d’autres facteurs de tension, notre démocratie subit aujourd’hui les coups du terrorisme, la montée des peurs, des extrémismes, des radicalisations et des manipulations démagogiques. Il est à craindre que la période préélectorale ne conduise à des dérapages multiples et en particulier à la mise en avant de questions identitaires nourries notamment par le drame des réfugiés et les difficultés de l’Europe et de la mondialisation. Le camp des Milles est le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact. Il a vu passer entre 1939 et 1942 des internés d’une quarantaine de nationalités et témoigne de l’engrenage des intolérances successives, xénophobe, idéologique et antisémite, qui ont conduit à la déportation par Vichy de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs depuis ce camp vers Auschwitz où ils ont été assassinés. Initié par l’engagement et la volonté d’anciens déportés et résistants et de leurs héritiers, le Site-mémorial est situé dans les lieux mêmes de l’ancien camp, entre Aix en Provence et Marseille. Il est devenu en trois années un site de référence, un haut lieu européen d’Histoire, de Mémoire, d’Éducation citoyenne et de Culture, soutenu à tous les niveaux de l’État et des collectivités territoriales, par-delà tous les clivages politiques ou confessionnels qui peuvent séparer les républicains.