Publié le 11 octobre 2016 à 23h55 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Christian Estrosi, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a dévoilé les 12 Opérations d’Intérêt Régional, au Technopole de la Mer, à Ollioules, en compagnie de Bernard Deflesselles, Chantal Eymeoud, Philippe Vitel, Robert Beneventi, Pierre Grand-Dufay et Bernard Kleynhoff.
Le président Christian Estrosi déclare que la Région est en mesure de dévoiler les 12 Opérations d’Intérêt Régional (OIR) qui constituent «le bras armé de cette stratégie économique de spécialisation. Elles ont 3 objectifs principaux : générer 1 milliard d’euros d’investissement public et privé, créer 50 000 emplois, attirer 500 implantations d’entreprises», dévoile-t-il. Et se félicite: «Avec les élus de ma majorité, de vous présenter les 12 Opérations d’Intérêt Régional qui ont été retenues dont je précise que 6 sont immédiatement lancées.»
–OIR Industrie navale et maritime. «Faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur une référence de la filière navale et maritime pour conquérir de nouveaux marchés. Près de 900 km de côtes bordent Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis Menton, jusqu’aux Sainte-Marie de la Mer. Valoriser la filière navale et maritime où ici, dans le Var, à Ollioules, Toulon, la Seyne sur Mer».
Indique que Le Charles de Gaulle entrera en grand carénage à Toulon dès 2017.
«Ce sont près de 5 millions d’heures de travail pour l’entretien et les réparations de notre porte-avion militaire qui seront engagées et mobiliseront nos entreprises et nos structures de formation !» «Nous disposons également, poursuit-il, «d’un écosystème favorable depuis la recherche en amont (Ifremer, universités Aix-Marseille, Toulon, Nice..) jusqu’aux grands donneurs d’ordres parmi lesquels DCNS et des structures d’accompagnement comme le Pôle Mer, Toulon Var Technologies (TVT) ou encore Monaco Marine. Mais aussi d’infrastructures adaptées, de Toulon à Marseille, en passant par la Ciotat et Mandelieu (la rade de Toulon, le GPMM …), indispensables pour le développement de la filière.»
–OIR Industries du futur. «Faire de Provence- Alpes-Côte d’Azur une vitrine de l’innovation et de l’industrie de pointe.» Et a décidé de présenter les 12 OIR de la Région sur le site de DCNS (DCNS est le premier employeur industriel dans le Var avec 3 600 salariés), fleuron industriel de la France, pour engager la réindustrialisation des territoires. Annonce donc qu’«avec mon Président délégué Renaud Muselier et l’ensemble des élus de ma majorité, nous avons décidé d’engager 6M€ de fonds européens pour DCNS.» Ils seront soumis au vote du prochain Comité de programmation. Un engagement crucial, pour Christian Estrosi car, «il s’inscrit dans un projet au coût total de 15M€ pour DCNS, et aura pour finalité l’implantation d’équipes de recherche et de développement à Ollioules, ainsi que le développement d’activités de recherche en dispositifs de sécurité. Cette OIR et ces investissements doivent positionner le Technopôle de la mer comme une véritable « Silicon Valley » des technologies de la mer, notamment autour des systèmes intelligents.»
–OIR énergies de demain et écotechnologies. «Faire de Provence-Alpes-Côte d’azur un territoire de référence de l’économie verte et de la transition énergétique.» Le Président pense « évidemment » au projet ITER mais aussi aux projets de l’Opération d’intérêt national (OIN) de la plaine vallée du Var, à Nice. «La rénovation énergétique des bâtiments qui est un enjeu colossal pour l’ensemble de notre territoire avec un marché estimé à près de 9 milliards d’euros et qui participera à créer 2 400 emplois par an.»
–OIR Thérapies innovantes. «Nous devons devenir un des leaders mondiaux des thérapies de demain avec des domaines d’excellence en immunothérapies, oncologie, infectiologies, maladies rares, neuroscience cancérologie et imagerie médicale», considère Christian Estrosi. Il rappelle : «Nous disposons d’un écosystème scientifique unique au monde et d’acteurs de la recherche publique et universitaires de premier ordre. Je veux citer l’Institut Gyptis, grand projet consacré aux maladies rares. Situé sur le site de la Timone à Marseille, aux côtés de l’IHU d’infectiologie de mon ami le Professeur Didier Raoult. Le projet du Professeur Nicolas Levy concentrera des structures d’accueil pour les patients, les laboratoires de recherche, mais aussi les start-up qui seront chargées de mettre sur le marché les découvertes qui y seront faites. Un bâtiment intelligent, un projet structurant pour lequel nous serons au rendez-vous jusqu’en 2020. Je veux également citer le Centre de Simulation du Professeur Mignon, qui verra le jour à la Faculté de Médecine de Marseille. Projet révolutionnaire qui permettra, des étudiants en médecine jusqu’aux chirurgiens les plus chevronnés, de ne jamais effectuer son premier geste médical sur le patient. Quand on sait que l’erreur médicale est aujourd’hui la troisième cause de mortalité aux États-Unis, c’est un dispositif innovant et unique en Europe qui verra le jour à l’Université d’Aix-Marseille. Là aussi, la Région ne manquera pas ce rendez-vous avec le progrès et l’excellence médicale».
–OIR Smart Mountain. «Nous devons inventer la montagne de demain, compétitive, en y adaptant les principes de la smart city» «Nous avons lancé, poursuit-il, un plan Smart Mountains de 100M€ pour moderniser nos installations et notre économie de montagne. Cette OIR permettra de concrétiser les projets des entreprises et de financer la recherche pour faire des Alpes le poumon économique du nord de notre territoire.»
–OIR Smart Grids. Christian Estrosi entend faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, «une vitrine, européenne et internationale, du déploiement à grande échelle des Réseaux électriques intelligents. Et nous avons déjà engagé ce grand chantier notamment à travers notre projet FlexGrid ; voici un véritable secteur différenciant de notre économie qui doit permettre à nos entreprises de conquérir de nouvelles parts de marchés ! Ce sont plus de 6 000 créations d’emplois qui sont en jeux.»
– OIR Smart City. Le président ambitionne de faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur la première Smart région d’Europe. «L’innovation, avance-t-il, et plus particulièrement l’innovation numérique est une clé essentielle de la création d’emploi et de la capacité de la Région et des entreprises à répondre aux enjeux de croissance et de compétitivité. La ville connectée c’est la ville intelligente de demain ! Nous devons nous appuyer sur nos expériences réussies : celles de Nice et de Marseille autour de territoires attractifs et performants tels que le technopole urbain de Nice Mérida, Euroméditerranée à Marseille ou le Technopole de Sophia-Antipolis.» L’objectif étant de permettre «le déploiement de solution innovante», pour «rayonner à l’international». Évoque 23 projets qui ont pu émerger «du travail mené depuis le début de l’année, dont 3 pouvant être accélérés par notre Agence Régionale de l’Innovation et de l’Internationalisation (ARII) dans les prochains mois.» Cite comme exemple, le projet de monitoring urbain environnemental de l’Institut Méditerranéen du Risque de l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD) qui permet actuellement de collecter et traiter des données environnementales et urbaines. «Leur exploitation par les PME et citoyens est un véritable enjeu et nécessite de pouvoir traiter ces données ainsi utilisables par les entreprises pour créer de véritables applications.»
–OIR logistique et mobilité durable. Pour le Président «un territoire attractif, c’est un territoire accessible.» Annonçant: «Nous allons donc développer les projets de dirigeables avec l’implantation d’une nouvelle filière industrielle en région : ce sont près de 3 000 emplois concernés en Paca, de Cannes à Aix-Marseille pour les études et à Istres pour l’activité d’intégration industrielle et les essais, un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros en 10 ans est attendu. Je souhaite également adapter nos infrastructures pour les propulser dans le XXIe siècle. Nous travaillons donc avec de grandes entreprises comme Cisco pour construire un modèle de «port intelligent».
–Avec OIR technologies. Il s’agit de faire de la région un territoire d’excellence de la transition numérique. «Nous devons miser sur les grandes thématiques de l’optique/photonique, l’internet des objets, la cybersécurité, ou encore de big data.
Cela se fera avec le pôle SCS, Optitec, des entreprises de pointes parmi lesquelles Gemalto, Mapping control, STMicro… autour des territoires de Marseille, Nice et Sophia Antipolis. Nous devons favoriser l’émergence de nouveaux leaders en région sur les technologies clefs, accompagner des projets de plateformes technologiques, showroom, d’outils numériques pour nous positionner comme une vitrine de cette filière stratégique pour notre économie.»
–OIR Naturalité. Christian Estrosi souhaite que la Région devienne la référence française en matière de produits naturels et d’alimentation de qualité. Explique qu’avec l’orientation de plus en plus importante des consommateurs vers ces produits (naturels et de qualité), Provence-Alpes-Côte d’Azur dispose «d’un savoir-faire autour de 5 principaux marchés» et qui représentent une opportunité considérable pour les entreprises :
-Les ingrédients naturels, pour lesquels «nous avons en région des avantages comparatifs majeurs», avec un leader industriel : Naturex
-La cosmétique naturelle, portée par la réussite de l’Occitane en Provence et en lien avec le pôle de compétitivité Pass
-La nutraceutique, avec Ineldea et Arkopharma positionnés sur le marché des compléments alimentaires.
-L’alimentation de qualité autour d’entreprises innovantes et de productions agricoles reconnues
-Le bio-contrôle, avec Koppert, première société dans le monde à avoir commercialisé des solutions de protection naturelle des plantes
Ce sont, en région, plus de 10 000 exploitations agricoles et 2 000 entreprises qui sont directement concernées par ces marchés et qui représentent près de 30 000 emplois. «Cette OIR, indique-t-il, devra nous permettre d’accélérer le développement des entreprises sur ces 5 segments de marchés, inciter les entreprises plus traditionnelles à s’engager dans des innovations pour conquérir de nouveaux marchés afin de renforcer la visibilité de la Région à l’international et la positionner en référence pour les produits naturels. Différents territoires sont concernés : Grand Avignon avec Agroparc, Valréas avec la cité du végétal, mais également autour de Manosque/Forcalquier, Peyruis où l’implantation d’entreprises dans la filière senteurs saveurs est un véritable enjeu.» Enfin, il évoque Grasse, autour du pole Pass. Différents projets qui pourront être accélérés dans les prochains mois : le projet Food Tech Avignon Méditerranée avec la création notamment d’un bâtiment totem « Food Tech » permettant d’accueillir les entreprises innovantes de l’incubation jusqu’à l’accélération.«L’objectif est la labellisation du territoire French Tech en 2018 sur la thématique FoodTech. Ce projet a d’ores et déjà été identifié comme une véritable opportunité de développement de la filière»,précise-t-il.
–OIR Silver économie. Faire de Paca une référence européenne de la Silver économie. Indique que l’allongement de la vie, «c’est un miracle et un défi à la fois». Expliquant que la manière dont une société aborde l’avenir des plus âgés, dont elle traite la maladie, dont elle se saisi des enjeux de la fin de vie, en dit beaucoup sur son degré de civilisation. Christian Estrosi déclare : «Nous nous positionnerons donc comme leader pour créer les solutions du maintien en bonne santé et à domicile de la population sénior ! Avec des entreprises emblématiques: Feeligreen, solargames…. un cluster performant: Pôle service à la personne.»
–OIR Tourisme et Industries Culturelles. Le Président juge: «Provence-Alpes-Côte d’Azur, depuis le plus haut de nos sommets sur la barre des écrins, jusqu’aux plus doux de nos rivages méditerranéens, sont 3 noms qui font rêver le monde ! Et ce ne sont pas les 31 millions de visiteurs que nous accueillons chaque année qui me démentiront.» La biodiversité, la qualité de vie et des produits, «nous allons en faire un accélérateur de développement économique. L’activité touristique est le troisième employeur de la région avec 150 000 emplois et représente plus de 15 milliards d’euros de retombées économiques», signale-t-il.
Cette OIR permettant d’optimiser le potentiel «de nos trois marques mondialement connues et reconnues et de développer le potentiel économique au croisement de la culture, du tourisme et du numérique.» L’innovation touristique, devant être valorisée «comme un facteur majeur de compétitivité». Christian Estrosi de citer quelques exemples issus de l’accélérateur «The Bridge» de la French Tech culture qui permettent d’entrevoir «les potentiels d’innovation et de croissance, telles que les lunettes de traduction multilingues en réalité augmentée qui sont une première mondiale.»
Parmi ces 12 OIR, le président souhaite que 6 soient lancées dès cette année.
Les 6 premières OIR ont été identifiées selon «le degré de maturité des projets» sélectionnés qui permettront «de gagner en compétitivité» mais également de permettre «un développement harmonieux des territoires».
Aussi, les OIR: Smart Grids, Smart City, Smart Mountains, Thérapies innovantes, Industries du futures et Naturalité seront lancées d’ici la fin de l’année 2016.
Christian Estrosi tient à préciser que les OIR sont l’œuvre d’un travail collectif. Un comité de pilotage co-présidé par Bernard Deflesselles et Frédéric Spagnou, Président de l’entreprise ARD, a été mis en place au mois d’avril dernier. Ce comité réunit : l’État, la CCIR, Bpifrance, la CDC, les 6 Départements, les 4 Métropoles et aires métropolitaines, les pôles de compétitivité, l’ARII. Il construit les orientations stratégiques et pilote la feuille de route générale. Il a également souhaité que pour chacune des 12 OIR, «soit créé un comité de pilotage spécifique».
Pour accélérer ces projets, il préconise une solution : «mettre autour de la table l’ensemble des financeurs» en créant «un comité des financeurs composé de la Région, de l’État et des acteurs privés parmi lesquels les fonds d’investissement, la CDC, BPIfrance et bien évidemment les collectivités territoriales concernées par les projets et l’EPFR indispensable pour l’accompagnement foncier». Ce comité se réunira une fois par trimestre. Avec comme objectif affiché: faire aboutir une quinzaine de projets par semestre (30 par an).
La politique de l’emploi et de la formation se concentrera elle aussi sur ces filières et ces OIR : «excellence, souplesse, innovation seront nos guides.» Il annonce vouloir ouvrir «largement» à la concurrence les marchés de formations, et «les cahiers des charges seront rédigés en partenariat avec le monde économique.»
Chaque OIR se verra doté d’un Campus régional des métiers et qualifications correspondant à ses spécificités. La Région s’engage «à jouer son rôle d’ensemblier afin que l’offre de formation, qu’elle soit initiale par la voie professionnelle ou par l’apprentissage, qu’elle soit continue, soit lisible et adaptée. Pas plus tard que la semaine dernière j’ai officiellement soutenu l’université de Toulon qui s’est portée candidate pour animer un Campus Régional des métiers de la mer, qui viendra s’intégrer à l’OIR industrie navale et maritime.»
In fine, les OIR font partie d’une stratégie économique globale qui s’inscrit dans la durée pour offrir aux entrepreneurs de la stabilité et un environnement sécurisé. «Nous avons le devoir de réussir, ensemble», juge-t-il.
Cette nouvelle dynamique impulsée il y a 11 mois se traduit déjà concrètement : Le label d’excellence est un label de qualité conféré par l’Europe à des propositions de projets présentées par les entreprises pour obtenir un financement au titre d’Horizon 2020, le programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation. «Nous apprenons aujourd’hui même que 31 labels ont été attribués à notre Région faisant d’elle la 2e Région la plus labellisée (devant Ile-de-France, juste derrière Rhône-Alpes-Auvergne, loin devant les autres). Sur l’économie et l’innovation, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est de retour.»