Même quand ils ne sont pas les plus riches, les Allemands donnent encore la leçon !
On connaissait la propension des Allemands à dicter leur loi au sein de la zone euro, particulièrement aux pays du Sud de l’Europe les plus touchés par la crise des dettes souveraines. Mais voilà que cette « dictature » risque de s’étendre au rectangle vert des terrains de football. Mardi et mercredi, les deux meilleurs clubs allemands, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, ont en effet offert une démonstration face aux deux meilleurs clubs espagnols, le FC Barcelone laminé 4 à 0 en Bavière et le Real Madrid étrillé 4 à 1 dans la Rhur. Si bien qu’après l’Espagne en 2000, l’Italie en 2003 et l’Angleterre en 2008, les Allemands ont toutes les chances, à moins d’improbables retournements de situation en Catalogne et en Castille la semaine prochaine, de placer à leur tour deux clubs en finale de la Ligue des Champions.
Certains croiront y voir la confirmation qu’en football l’argent fait bonheur, à l’image de cette enclave du Qatar sur le point d’être sacrée championne de France. Pas tout à fait pourtant. Car, si les quatre demi-finalistes en présence figurent bien parmi les 20 clubs de football générant le plus de revenus dans le monde, c’est le Real Madrid qui domine ce « Top 20 » économique devant le FC Barcelone (2e), le Bayern se classant en 4e position et le Borussia Dortmund ne figurant qu’en 11e position. Des clubs d’outre-Rhin qui se payent ainsi le luxe de gagner sans générer des déficits abyssaux comme les Espagnols, les Anglais, les Italiens et, à un degré moindre, les Français, l’Hexagone étant dotée avec la DNCG d’un gendarme financier qui sanctionne les dérapages incontrôlés. Alors si même quand ils ne sont pas les plus riches, leur gestion rigoureuse permet aux Allemands de continuer à donner la leçon, ce n’est pas demain la veille qu’ils accepteront de renoncer à leur orthodoxie budgétaire au sein de l’Union monétaire européenne. A moins de miracles à Santiago Bernabeu et au Camp Nou la semaine prochaine, la mutualisation des dettes souveraines n’est pas pour demain.