Publié le 28 octobre 2016 à 0h26 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
«Je suis convaincu que nous avons tout à gagner à l’égalité homme-femme», a affirmé le maire de Bordeaux, Alain Juppé, de passage à Marseille ce jeudi 27 octobre, à l’occasion de sa rencontre, au musée Regards de Provence, avec le Carrefour des mandats [[Lancé le 29 juin dernier à Marseille, le carrefour des mandats Paca (le 1er en Région) qui a pour objectif de soutenir la représentativité des femmes dans les organes de gouvernance, les comités de direction et les conseils de surveillance des entreprises privées et publiques. Il agit concrètement en Paca pour l’émergence d’un vivier de femmes de talents dans tous les secteurs, afin qu’aucune entreprise ou association ne puisse soutenir l’absence de compétences féminines dans son secteur. Le Carrefour des Mandats anticipe 2017, date à laquelle la Loi Zimmermann aura son plein effet. Sur la base d’une sélection réalisée sous la responsabilité des réseaux référents, des candidates sont identifiées et valorisées via un « Annuaire pilote », qui est remis aux entreprises, aux institutions concernées (ou pas) par la Loi et à ses partenaires/influenceurs.]], structure, créée à Marseille à l’initiative des réseaux Altafemina, FCE – Femmes cheffes d’entreprise, Femmes 3000, Provence Pionnières et PWN -Professional Women’s Network.
Le candidat à la primaire, de la droite et du centre, est revenu sur les trois priorités qu’il a défini lors du lancement de sa campagne: le développement durable, la transformation numérique et l’égalité homme/femme. Dans ce cadre, il était notamment entouré de Jean-Pierre Raffarin, Hervé Mariton «avec lequel je ne partage pas tout mais l’essentiel», a tenu à préciser Alain Juppé. Parmi les élus locaux, on notait la présence de Christian Kert, Didier Réault ou encore Maurice Di Nocéra. Les soutiens à Nicolas Sarkozy, Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, sont venus saluer les deux ex-Premiers ministres comme ils le font pour tous les candidats à la primaire.
Alain Juppé a profité de l’occasion pour rappeler que la France n’est pas des mieux classée en Europe en matière d’égalité homme/femme: «Nous sommes assez bon sur l’éducation, la santé, la protection juridique mais nous nous classons 22e sur 28 à propos de l’inégalité salariale et on compte une sur-pondération des femmes dans la pauvreté et, que dire, lorsque l’on sait qu’en France une femme meurt tous les 2,7 jours à cause d’actes de violence?». Précise qu’une simple égalité salariale permettrait au PIB français «de faire un bon de 7%». Il entend également vouloir ouvrir aux femmes nombre de métiers, «il n’y a aucune raison qu’il n’y ait pas plus de de femmes ingénieurs, de femmes dans les nouvelles technologies…». Il affirme vouloir développer l’égalité dans la vie professionnelle: «en équilibrant vie professionnelle et vie privée, en accroissant le nombre de crèches…». Toujours en termes d’économie, il avance: «Je ferais de l’alternance et de l’apprentissage une priorité. Nous avons, en effet, un taux de chômage des jeunes beaucoup plus élevé que dans les autres pays européens. Il est de 50% chez nous quand il n’est que de 7% en Allemagne. Et seulement 1/3 de nos étudiants réussissent la licence au bout de trois ans. face à cela, c’est dès le collège qu’il faut déclencher l’alternance et l’apprentissage, faire sauter les verrous culturels qui existent.» «Je viens de rencontrer un pâtissier, raconte-t-il à ce propos, qui, lorsqu’il a expliqué à sa famille et ses professeurs qu’il voulait devenir apprenti pâtissier s’est entendu répondre: « pourquoi, tu as de bonnes notes? » C’est cela qu’il faut changer d’autant que 80% des personnes qui suivent une formation en alternance trouve un emploi dans les six mois. De plus, avec l’alternance, on peut poursuivre des études jusqu’à devenir ingénieur ».
Vient le temps des questions-réponses, occasion pour Alain Juppé de définir le mode de gouvernance qu’il entend mettre en place, s’il est élu. Parle d’un gouvernement restreint«avec des ministres qui seront les patrons de leur administration, de vrais managers. Il y a eu 6 ministres de l’Économie en 9 ans. Comment auraient-ils pu être patrons dans leur ministère puisque c’est l’administration qui dirige et c’est détestable car ce sont les politiques qui sont élus. Donc les ministres, dans les limites du possible, seront là pour toute la mandature sachant qu’ils auront une feuille de route et qu’ils devront régulièrement faire le point pour indiquer où ils en sont». Dans le même temps «un peu à la façon d’Obama, ajoute-t-il, je souhaite mettre en place une plateforme citoyenne, pourquoi pas avec des citoyens tirés au sort et qui auront la charge de faire remonter les réalités du terrain». Concernant l’entrepreneuriat, il avoue être optimiste: «La France est un des pays d’Europe où se crée le plus d’entreprises. Et, il existe le statut d’auto-entrepreneur qui est une bonne idée si elle est un sas pour se développer. Lorsque l’on crée une entreprise on se sent seul, les pépinières sont un vrai plus, elles permettent d’accompagner l’entrepreneur. Ensuite vient la question de recruter, pour cela il faut baisser les charges, je suis favorable à zéro charge sur le SMIC. Il faut baisser les charges en opérant un transfert vers la TVA, sans toucher aux produits de première nécessité. De même il faut supprimer l’ISF pour favoriser la relance de l’investissement»
Michel CAIRE