Publié le 4 novembre 2016 à 10h17 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h41
C’est par une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet que la plénière du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est ouverte (aucune ne s’est tenue depuis). Puis, très vite, après l’émotion, c’est la violence qui a pris le dessus avec un vif échange entre Christian Estrosi et le FN dont l’un de ses membres a traité le Président de région de «Collabo», précisant, ce qui déclencha une crise d’hilarité au sein de son groupe, «avec un K Kollabo». Avant que ne soit présentées les orientations budgétaires.
L’émotion est grande chez Christian Estrosi lorsqu’il évoque ce 14 juillet, ces personnes venues admirer le feu d’artifice, savourer une glace, à l’occasion de la fête nationale, jusqu’à: «ce camion conduit par un homme ivre de haine. Et cela parce que quelques individus ont décidé que les religions de paix doivent disparaître». Alors, il parle de souffrance, de colère mais n’entend pas oublier «tous ceux qui ont fait preuve d’une humanité profonde, de solidarité en venant spontanément et, notamment les fonctionnaires qui n’ont pas compté leurs heures».
Pierre-Paul Leonelli, LR, lance le débat en dénonçant les rumeurs «partis des bancs de l’opposition affirmant que Christian Estrosi avait été mis en garde de vue. C’est intolérable». Le président de région annonce à ce propos qu’une plainte a été déposée. «la question n’est pas personnelle mais, ces pratiques peuvent être mises en œuvre contre des personnes fragiles et cela je ne peux l’admettre. Pour ce qui me concerne j’ai l’habitude, j’ai eu à subir des attaques contre mon père décédé il y a 6 ans, puis un responsable du FN s’en est pris à un de mes enfants».
La présentation des orientations budgétaires a été l’occasion de mettre en lumière les grands axes de la politique régionale. Il est ainsi affirmé que, après «un budget de rupture» en 2016 celui de 2017 se veut être celui «de la construction d’une nouvelle ère dans l’action régionale». Celui d’une stratégie économique de spécialisation et de concentration des moyens. «ce budget-indique le rapport- intégrera le soutien aux opérations d’intérêt régional qui seront le principal bras armé sur les territoires de cette stratégie économique. Il sera également celui de l’optimisation de notre politique en matière de formation, de l’augmentation du budget de la culture pour la deuxième année consécutive, de la priorisation de projets d’aménagement du territoire favorisant le rééquilibrage territorial». Enfin, il est indiqué que: «de manière transversale, le nouvel exécutif renforce le rôle de la Région comme interface entre le territoire régional et l’Europe pour que la promotion de la coopération européenne se mette désormais au service de l’ensemble du territoire et des citoyens».
Toujours en matière de développement économique sont affichées comme des priorités l’accélération de l’engagement régional pour la transition numérique, la structuration des infrastructures de transport, dans le cadre du contrat de plan, et le renforcement de la filière touristique. «Facteurs clés de notre réussite économique». Et d’ajouter: «La région sera particulièrement vigilante à la qualité et au juste coût du service rendu aux usagers en matière de transport ferroviaire». Robert Beneventi, LR, devait rappeler que la Région a décidé, unilatéralement, une diminution de 33,9 M€ de la somme à verser à la SNCF «du fait d’un surcoût que la SNCF ne veut pas justifier et de la mauvaise qualité du service, un train sur cinq est en retard et plus de 40 trains ont été annulés». De même, la région entend «exercer pleinement ses nouvelles compétences en matière de transport routier urbain et interurbain et devenir ainsi une autorité organisatrice de transport de plein exercice.» Évoquant ainsi le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et ses dessertes, tant ferroviaires que routières, «qui resteront au cœur de l’action de la Région avec le développement du fret et des flux de marchandises par la mise en place notamment d’un schéma logistique performant».
Ce document est l’occasion de rappeler qu’il sera demandé des résultats aux organismes de formation (70% de retour à l’emploi) sous peine de se voir supprimer leur subvention. L’apprentissage est de nouveau affiché comme étant un outil essentiel au service de l’emploi: «C’est pourquoi le budget des aides aux entreprises pour l’apprentissage sera augmenté», est-il annoncé. Toujours en direction de la jeunesse, la Région se déclare ambitieuse en terme de construction et de réhabilitation de lycées».
Pour le FN ce document est le signe que la majorité: «donne des gages à la gauche». Et de citer Nicolas Sarkozy:«si un candidat est élu par des voix de gauche il fera une alternance molle». Un propos que Christian Estrosi juge laconiquement: «Je n’ai pas entendu une seul proposition de votre part…».
Michel CAIRE