Publié le 16 novembre 2016 à 22h29 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h42
Depuis trois ans, un lien particulier s’est noué, sous l’égide du festival de Pâques d’Aix-en-Provence, entre le violoniste Renaud Capuçon et les élèves de cours moyen de Jean-Rémi Barland, un maître des écoles qui unit sa passion pour la musique et la littérature à son métier d’enseignant. Cette année, ce dernier a été rejoint par sa collègue Francine Rizzon pour ouvrir les écoliers à la culture, à la musique, à l’histoire, aux connaissances dites « générales » et à bien d’autres choses encore par le biais de rencontres avec des artistes et des écrivains, rencontres préparées comme il se doit en amont. Et ce mercredi matin de novembre, au lendemain de son concert au Grand Théâtre de Provence et à quelques heures d’une nouvelle prestation à Grenoble, Renaud Capuçon a passé la moitié de la matinée en compagnie des écoliers des CM 1 et CM2 des deux enseignants. Une matinée riche, débutée par un «spectacle» des enfants pour le violoniste, spectacle ponctué par une chanson poignante, « Les Émigrants» (1979) de Bruno Brel [[Bruno Brel, né en 1951, est un chanteur et écrivain belge, neveu de Jacques Brel]], prônant la tolérance, l’accueil et l’acceptation de l’Autre dans la richesse de ses différences. Un moment fort et fort apprécié par Renaud Capuçon qui n’en a pas perdu une miette sous l’œil de la caméra d’Euronews qui tourne actuellement un «doc» sur le musicien. Suivait la séance de questions où l’on apprenait de Renaud a commencé le violon à l’âge de 4 ans; qu’il joue avec tous les chefs d’orchestre sauf incompatibilité marquée; que les fils de l’archet son en crin de cheval et qu’il faut les changer régulièrement comme les pneus d’une voiture car ils s’usent; que Renaud ne sera jamais compositeur et n’est pas prêt à être chef d’orchestre et qu’en famille c’est surtout la «méditation de Thaïs» qu’il offrait à son auditoire. Cette « méditation », il la jouait ensuite, et entre autres, aux écoliers qui, en cette matinée particulière, étaient d’un calme remarquable. Les séances photos ont suivi, même pas accompagnées des traditionnelles bousculades, puis l’au revoir, les enfants descendant dans la cour de récréation avec plein d’étoiles dans les yeux et plein de choses à raconter dans la tête et Renaud Capuçon s’en allant vers les Alpes avec des images plein son téléphone mobile et un sourire grand «comme ça» qui en disait long sur son plaisir d’être revenu aux « Floralies »…
Michel EGEA