Publié le 17 novembre 2016 à 19h22 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
«Marseille est une ville où les cultures s’entremêlent, où un échange existe entre les communautés», avance Bruno Benjamin, le nouveau président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) Marseille-Provence qui a dressé un panorama de la situation, en partant de Marseille, revenant notamment sur les élections du Consistoire, le contexte national et international, avant d’exprimer ses craintes devant l’élection de Donald Trump et les risques de victoire du Front National en France.
«A Marseille il y a moins d’antisémitisme qu’ailleurs mais nous souhaitons protéger cela. Les nouvelles générations sont plus dans l’individualisme. Il faut sortir de l’entre-soi, il faut regarder à nouveau sur le palier comme ont pu le faire nos parents qui s’échangeaient les plats entre juifs, chrétiens et musulmans. Nous avons la volonté de dialoguer avec les autres communautés. Cela est relativement simple avec les Chrétiens, plus complexe avec les Musulmans du fait qu’il n’y a pas d’institution musulmane reconnue par tous. Mais nous sommes dans une logique de rencontre car si l’on veut vivre en Paix, il faut apprendre à échanger avec les autres». «Chez les musulmans aussi, ajoute-t-il, il existe une volonté de faire de Marseille un laboratoire pour la France entière pour vivre de nos différences car, chaque individu est différent». En quelques mots, il aborde la question des élections au Consistoire: «Le Crif n’a pas vocation à s’immiscer dans les affaires des autres mais, à titre personnel, j’appelle à un renouvellement». Concernant la présidentielle américaine, il note: «Il faut attendre qu’il prenne ses fonctions pour le juger mais les signes avant-coureurs sont alarmants». Il en vient à la situation française: «Nous allons avoir une réflexion sur la situation politique en France, réfléchir à ce qu’il adviendrait de faire en cas de victoire du FN. A titre personnel je pense que nous aurions un problème de fond pour ne pas dire un problème existentiel». Considérant même que la République a aujourd’hui un problème citant notamment le fait que «dans des écoles on ne peut plus enseigner la Shoah». Et de conclure avec la résolution de l’Unesco niant les liens religieux et historiques du peuple juif avec le Mont du Temple de Jérusalem: «C’est du grand n’importe quoi…».
Michel CAIRE