Publié le 28 novembre 2016 à 9h37 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Au terme d’une campagne de qualité et qui aura intéressé une très large partie de la population, c’est donc François Fillon qui emporte, largement la primaire de la droite. Un succès, une vague de fond qui fait que l’on se demande s’il s’agissait aussi de la primaire du centre car nous sommes là devant une véritable révolution conservatrice. Un succès qui met à mal un courant historique de la droite française : le gaullisme même s’il ne s’agit sans doute pas d’un coup d’arrêt.
François Fillon qui a pu construire sa victoire dans sa ténacité, sa longue campagne, ses thématiques, mais aussi, certainement dans la stratégie populiste de Nicolas Sarkozy qui a contribué à droitiser la campagne. Il reste aujourd’hui à François Fillon d’éviter le piège que lui tend son large succès: ne pas chercher à fédérer son parti, diviser, alors qu’il entend réunir une majorité de Français autour de sa candidature. D’autant que le chemin est encore long jusqu’à la présidentielle et que les coups ont commencé à pleuvoir et que l’effet de surprise dont il a pu bénéficier ne jouera plus. Il est en pleine lumière ainsi que son programme: diminution forte des dépenses publiques, suppression de 500 000 fonctionnaires… Le Front National ne cache pas sa satisfaction devant un tel programme, dénonçant «le pire programme de casse sociale». Il en va de même chez les multiples candidats annoncés, proclamés ou en voie de proclamation de Gauche et du centre gauche avant même une primaire qui concernera le seul PS. On peut seulement espérer qu’elle aura la même tenue et soulèvera le même intérêt public que celle que vient de proposer la Droite et qui montre que le politique, au sens le plus noble du terme, a un présent et un avenir.
François Fillon est aujourd’hui en position de force, c’est incontestable, son succès est la preuve que ce n’est pas la position la plus aisée et qu’il y a loin de la Coupe aux lèvres.
Michel CAIRE