Publié le 16 décembre 2016 à 1h09 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h46
Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire déléguée à la Sécurité publique et la Prévention de la délinquance vient de présenter le dernier Conseil local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD) [[Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance est une instance partenariale qui rassemble tous les acteurs de la sécurité et de la prévention sous l’égide du maire de Marseille. Elle a pour mission de définir et mener des actions concertées visant à lutter contre la délinquance et améliorer la sécurité de tous les Marseillais]] de l’année 2016 en présence de Laurent Nuñez, Préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Marie Salanova, le Directeur départemental de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône,Yves Rousset, Préfet délégué à l’Égalité des chances, Maurice Rey du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Xavier Tarabeux, Procureur de la République de Marseille. Cette séance a été l’occasion de dresser un bilan des opérations de l’année 2016. Elle a également permis de présenter les nouveaux axes de travail pour 2017-2020.
«Tous les grands chantiers de sécurité et de prévention que j’ai pu mener, portés par la ville de Marseille sont tous emprunts d’une volonté de partenariat fort avec les collectivités et l’État sur les enjeux d’éducation, de prévention et de sécurité, triptyque indispensable au développement d’une politique publique de prévention de la délinquance», explique Caroline Pozmentier-Sportich. Un partenariat loué par tous et une délinquance qui continue de baisser à Marseille, tels sont les deux principaux éléments qui sont sortis du 9e Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) plénier qui vient de réunir avec, cette année, un focus particulier sur la prévention de la radicalisation. Le Préfet de police Laurent Nuñez, confirme la baisse de la délinquance qui se poursuit depuis des années. «C’est vrai encore en 2016 même si la baisse est moins forte que les précédentes années. Les règlements de compte augmentent mais, nous sommes là confrontés au crime organisé». Et d’attirer l’attention «sur la violence intra-familiale, une question nationale. Il faut dénoncer ce type de faits, porter plainte». Souligne les problèmes qui se posent aux abords de certains établissements. Assurant: «Nous allons rencontrer leurs responsables pour voir comment y remédier».
L’adjointe à la sécurité revient sur le chemin parcouru: «En 2010, Marseille signait avec ses partenaires la première Stratégie Territoriale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance en France : 22 modes opératoires engagés ont permis à Marseille, sur les enjeux de tranquillité publique et de prévention, que notre Police Municipale se réorganise, se renforce et se modernise et que nous innovions. Aujourd’hui avec 420 agents, sur le terrain la nuit et armés, notre Police Municipale poursuit son développement. Nous avons pu déployer un vaste projet de vidéo-protection : 926 caméras en service, bientôt 1 000 sur tout le territoire, et nous avons construit un Centre de Supervision Urbain (CSU) moderne exploité par la Police Municipale 24h/24». Un dispositif qui a nécessité «un investissement de 26M€ de la municipalité».L’élue dévoile la nouvelle stratégie territoriale «qui va ouvrir la période 2017/2020». Une stratégie qui se développe à partir de trois axes : le premier est sur la tranquillité publique «et traite de la vidéo-protection, des CLSPD territoriaux, de la vie nocturne, de la sécurité routière, des sites balnéaires, des bailleurs sociaux, de la médiation sociale». L’axe 2 est relatif aux publics cibles. «Il aborde le suivi personnalisé des jeunes et des familles, le rapprochement jeunes-institutions, la prévention de la radicalisation». L’axe 3 a pour objet l’accès au Droit et à la Justice de Proximité. «Il concerne la création de la Maison de Justice et du Droit (MJD), qui devrait voir le jour en 2017 dans les quartiers Nord; l’aide aux victimes, les alternatives aux poursuites et à l’incarcération.» Insiste sur la prévention de la délinquance des jeunes «qui constitue une évidente priorité ; nous devons aussi traiter de la prévention de la récidive chez les primo-délinquants – c’est l’occasion pour moi de saluer les associations de prévention spécialisée pour leur engagement.». Le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux rappelle à ce propos que «les mineurs sont impliqués dans 55 à 60% des faits de violence sur la voie publique». Évoque des moyens supplémentaires «pour la protection des chantiers» et un travail sur les problèmes «qui peuvent se poser dans le train entre Aix et Marseille»». Pour le Préfet à l’égalité des chances, Yves Rousset : «On ne peut pas avoir une politique de renouvellement urbain sans s’occuper de ce qui fait la ville: l’éducation, la culture, le sport et l’accès à l’emploi sur lequel nous menons un effort particulier. Nous agissons de même sur l’éducation, hors temps scolaire, avec un budget de 8,2 M€ pour la seule ville de Marseille». Jean-Marie Salanova, le Directeur départemental de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône signale: «Avec 2 600 policiers et agents à Marseille, nous sommes un acteur important et nous apprécions le fort partenariat qui existe à Marseille». Un partenariat dans lequel s’inscrit pleinement le département, comme le signifiera Maurice Rey: «Nous sommes très impliqués dans le financement de la vidéo-protection, la protection des collèges, la médiation». Caroline Pozmentier-Sportich ajoute, en tant que vice-présidente de la Région en charge également de la sécurité : «Depuis 1 an, la Région a placé la sécurité de ses habitants au cœur de ses préoccupations -et celle des Marseillais qui représentent près de 20% de la population régionale- au premier rang. En témoigne le Plan régional de sécurité intérieure de 250 M€ voulu par Christian Estrosi et qui se déclinera au fil du mandat.»
L’élue reprend sa casquette marseillaise en considérant qu’une 2e condition de réussite, en matière de prévention, réside dans une action de proximité. «Notre politique de prévention doit également pouvoir s’adapter à l’actualité et prendre en compte les nouvelles menaces. A l’heure où la lutte contre la radicalisation s’organise par l’action de l’État, nous nous inscrivons dans la prévention, en particulier par l’implication de la ville de Marseille dans la prévention et la lutte contre la radicalisation. Nous mettons en place un programme de formation en direction de référents au sein du personnel municipal auquel je tiens beaucoup et le CNFPT, avec le Camp des Milles, va apporter à nos agents cette connaissance afin d’être de vraies vigies, des lanceurs d’alerte citoyens».Concernant la prévention de la radicalisation, Laurent Nuñez précise: «Lorsque nous recevons un signalement nous étudions le cas, si la personne a basculé ou va basculer dans la violence, cela relève de la Police et du Renseignement. Si la personne est en situation de fragilité nous nous rapprochons de sa famille». Yves Rousset enchaîne: «Nous travaillons au cas par cas, parfois, il s’agit d’aider à la rescolarisation, dans d’autres cas il faut trouver une formation, apporter une aide psychologique ou encore permettre la rencontre avec un Imam et, nous le voyons, les résultats sont là».
Michel CAIRE