Publié le 4 janvier 2017 à 10h41 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h47
C’est l’opérette de Johann Strauss «La Chauve-souris» qui avait pour mission, à l’Opéra de Marseille, de basculer d’une année sur l’autre dans la joie. Mission accomplie avec bonheur en 2016 et en 2017 puisque nous avions choisi la troisième soirée de la nouvelle année pour aller nous délecter de la vengeance du mammifère ailé ! Cette production, signée Jean-Louis Grinda, a le mérite de la cohérence et du dynamisme.
Renouant avec le texte du vaudeville de Meilhac et Halévy «Soir de réveillon», le metteur en scène, sans rien ôter de l’intérêt musical d’une partition signée Johann Strauss, livre une lecture plus parisienne que viennoise qui sied parfaitement à l’œuvre. Tout est parfaitement réglé et l’humour omniprésent ne nuit en rien à la beauté des airs. Un propos soutenu par la direction musicale enlevée de Jacques Lacombe qui profite, à n’en pas douter, de l’entrain et du côté joueur d’un orchestre de l’Opéra pétillant, souple, soyeux et précis. Belle prestation, aussi, d’un chœur qui, en plus de (bien) chanter, est mis a contribution scéniquement, devenant l’allié parfait du metteur en scène et d’une troupe de solistes en belle forme.
Il est toujours difficile, au terme d’une telle représentation, de mettre en exergue telle ou tel interprète ou d’émettre des réserves sur telle ou tel autre. Car c’est avant tout l’esprit de troupe qui fait, ou non, le succès d’une telle œuvre. Et cet esprit était là en ce mardi soir. Alors, certes, on pourrait pointer ça et là de légers défauts vite effacés, mais à quoi bon. N’est-ce pas le plaisir final qui l’emporte?
Et ce plaisir était grand. D’autant plus que Jennifer Michel fut somptueuse dans Adèle et s’est taillée un beau succès mérité aux saluts; mais, chut, nous avons écrit plus haut que c’était la troupe qui comptait… Une troupe au sein de laquelle nous comptons aussi les danseurs, les figurants et un maton comédien hors pair désopilant.
La vengeance est un plat, dit-on, qui se mange froid. Duparquet, la Chauve-souris, aura attendu quatre ans pour prendre sa revanche sur son «ami» Gaillardin à cause duquel il avait du traverser Paris au petit matin travesti en mammifère ailé. Gaillardin ce Pistachié, comme on dit chez nous, qui en croyant faire la cour à une princesse hongroise comptait fleurette à sa propre épouse dissimulée derrière un loup… Ce fut un bon moment pour débuter l’année !
Michel EGEA
Pratique. Autres représentations les 5 janvier à 20 heures et 8 janvier à 14h30. Réservations au 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43. opéra.marseille.fr