Publié le 30 janvier 2017 à 1h10 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
La semaine départementale dédiée à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine se tiendra du 30 janvier au 4 février 2017 dans les Bouches-du-Rhône, de nombreuses manifestations auront lieu à cette occasion. Yves Rousset, le Préfet à l’Égalité des Chances, rappelle que, conformément au plan national, un Comité Opérationnel de lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme (Cora) a été installé en mars 2016 pour le département des Bouches-du-Rhône, en présence de Gilles Clavreul, Délégué Interministériel à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (Dilcra). «Le Cora, explique-t-il, réunit les acteurs institutionnels et associatifs du département, sous la présidence du préfet de département et du préfet de police». Précisant que «le Cora a validé le plan départemental 2016-2017 en juillet dernier. Il a pour objectifs de disposer d’un cadre clair et partagé pour sortir de la confusion et permettre à chacun d’identifier et de lutter contre ces phénomènes complexes et souvent mal identifiés : « acte raciste », « propos raciste », discrimination »; de donner une meilleure visibilité aux actions menées et aux ressources disponibles localement, afin d’outiller la mobilisation des acteurs des territoires dans la durée; de concilier ce travail de fond et l’organisation de manifestations plus ponctuelles à forte valeur symbolique et médiatique pour favoriser une reconnaissance partagée de l’ampleur des phénomènes et une diffusion large des ressources pour agir». Ajoutant que depuis l’automne 2016, la première étape de ce plan se concrétise par deux actions coordonnées par la préfecture des Bouches-du-Rhône. La première consiste «en un recensement d’actions menées localement, de démarches et de ressources pertinentes pour agir. Une fois collectées, les ressources retenues sont mises à disposition des acteurs institutionnels et de la société civile sur le site internet de la Dilcra. L’objectif est double : valoriser l’engagement des acteurs départementaux investis sur ce champ et favoriser l’essaimage et la qualité des initiatives». La seconde réside donc dans cette semaine départementale dédiée à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. «Il s’agit à cette occasion de favoriser l’information et la mobilisation la plus large possible et au-delà des quartiers de la politique de la ville ou des publics d’initiés. Des formes diverses sont proposées à Marseille et hors du département. L’éducation, l’entreprise et l’insertion professionnelle des jeunes feront l’objet de zooms spécifiques lors de la semaine et le champ sportif sera particulièrement investi». Un Préfet qui participera à une conférence débat, le 31 janvier, à Sciences-Po Aix sur le thème: « Se mobiliser par la connaissance ». A ses côtes, le Procureur d’Aix-en-Provence, le défenseur des Droits et le sociologue F. Dhume. Attention, si les manifestations sont gratuites, plusieurs imposent de s’inscrire au préalable sur bouches-du-rhone.gouv.fr L’ouverture de la semaine aura lieu à la Friche de la Belle de Mai, en présence d’Hélène Geoffroy, secrétaire d’État en charge de la Ville, avant la présentation de la pièce « La marseillaise et caetera » par le collectif Manifeste rien. Des partenaires de la semaine prennent alors la parole, en premier lieu Samia Chabani, directrice d’Ancrages, indique que l’association, créée en 2000, milite pour inscrire l’histoire des migrations dans le patrimoine national. L’histoire et les mémoires de l’immigration concernent l’ensemble de la Cité. Nombreuses sont les initiatives visant à «recueillir» les mémoires de l’immigration, mais l’expérience de la migration reste peu transmise de manière explicite dans le cadre familial, scolaire et professionnel. Cette question est au cœur des enjeux d’éducation populaire et de patrimoine car elle renvoie à celle du vivre ensemble. «Nous allons présenter une exposition Marseille/Provence, porte des Suds, le récit d’un siècle de flux migratoire». Avec « La Marseillaise Et Caetera », la compagnie Manifeste rien invite à un voyage spacio-temporel, fait resurgir des mémoires oubliées. C’est lorsque la Marseillaise est sifflée lors du match France-Algérie, en 2001,que tout bascule: «Certains journalistes et politiques avaient à l’époque avancé que nous étions là devant le symptôme inédit dans notre histoire, celui d’enfants d’immigrés qui ne s’intègrent pas et ne pourront pas s’intégrer», explique le metteur en scène Jérémy Beschon qui poursuit: «Alors, la remontée dans le temps nous conduit à Marseille où la Marseillaise est sifflée pour la première fois en 1881 avec des journalistes qui tiennent les mêmes propos que ceux tenus en 2001. Mais il s’agissait alors d’enfants d’italiens, une immigration que l’on donne aujourd’hui en exemple». L’association « Les Petits Débrouillards » propose une exposition interactive dans laquelle 3 extra-terrestres cherchent à comprendre comment les humains fonctionnent. L’exposition propose des activités ludiques sous forme d’expériences, de manipulations, de jeux à réaliser en groupes, favorisant la mise en situation de recherche et de construction d’un nouveau regard curieux et informé sur les questions traitées. Michel CAIRE Tout le programme ICI Approches Cultures & Territoires (ACT) association à but non lucratif fondée en janvier 2005 à Marseille est un centre de ressources sur les questions d’interculturalité, d’histoire et de mémoire des immigrations et des quartiers populaires. L’association participe à la semaine, sa présidente, Molly Fournel, répond aux questions de Mireille Bianciotto molly_fournel.mp3