Publié le 26 janvier 2017 à 1h36 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Quel débat ! Le PS qui s’est perdu pendant de nombreuses années a retrouvé ses lettres de noblesses ce 25 janvier avec le débat entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Ce fut riche, dense. Les deux candidats ont su défendre un vrai choix de société sur la question du travail, ont confronté leurs positions sur la laïcité, la défense… Un vrai débat de fond après un dimanche de premier tour qui laissait craindre le pire. Manuel Valls était face à un piège, retomber dans son propos affirmant qu’il était candidat pour une possible victoire quand le succès de Benoît Hamon serait celui d’une défaite annoncée. Les électeurs, les Français attendent plus, ils peuvent être satisfaits. Ils ont eu un face à face où chacun a su défendre son bilan, ses votes, son projet. Les deux candidats ont su dire qu’il respecteront leur signature en s’engageant dans cette primaire et qu’ils soutiendront donc le vainqueur de dimanche. Alors, la vitalité du débat à droite comme à gauche pourrait réduire l’espace du Front National, redonner de la vitalité à la démocratie.
Le revenu universel a été le premier point abordé, loin de se réduire à un affrontement de chiffres, c’est une vraie question de société qui a été ouverte. Benoît Hamon s’interroge sur le devenir du travail, pose dès aujourd’hui, la question des étudiants contraints de travailler, avec le taux d’échec que cela implique; des agriculteurs, qui, selon lui, attendent ce revenu universel, eux qui n’arrivent pas à vivre de leur travail. En face, Manuel Valls, indique ne pas croire à la raréfaction du travail, plaide pour l’accompagnement de la société, des entreprises, des salariés, se prononce en faveur d’une formation tout au long de la vie.« Car, si des métiers vont disparaître, d’autres vont se créer», souligne-t-il. Lorsque l’ancien Premier ministre avance que son adversaire vend du rêve, ce dernier lance: «Avec la défiscalisation vous avez financé le rêve des bien portants. Moi je ne suis pas un vendeur de rêve, je propose juste de la justice». La laïcité a donné lieu à un autre débat, Manuel Valls avance : «Lorsque le voile contraint les femmes, lorsqu’il attaque la République il faut y remédier». Benoît Hamon de rétorquer: «La laïcité n’est pas un dogme, ce n’est pas une religion de plus. Alors appliquons la loi de 1905, rien que la loi de 1905 car c’est l’une des plus belles de la République parce que c’est une Loi de liberté».
Benoît Hamon conclut en affichant son ambition de «faire battre à nouveau le cœur de la France» alors que Manuel Valls invite «à être d’avantage fier de nous-mêmes, de ce que nous pouvons engager pour ce pays».
Michel CAIRE