Au terme d’une rencontre d’une belle intensité pour un match amical, les « rouge et noir » ont dominé vendredi soir le Racing (14-6) grâce à la domination de leur mêlée scellée par deux essais de pénalité. Pour le reste, le RCT est encore en réglages et s’est montré dans l’ensemble brouillon, même s’il a laissé par moments entrevoir de belles choses.
De l’engagement, du combat, de l’enthousiasme, un « peuple de Besagne » affamé de jeu (12 000 spectateurs présents pour une rencontre amicale au début du mois d’août alors même qu’elle était télévisée en direct sur L’Equipe 21 !) et une mêlée « rouge et noir » déjà au top : c’est ce que l’on retiendra de la deuxième rencontre de préparation du RCT remportée ce vendredi 2 août à Mayol face au Racing-Métro 92 (14-6) à l’issue d’une belle soirée de rugby. Difficile pour le reste de tirer de plus amples enseignements d’une rencontre qui n’eut d’amicale que le nom au regard des impacts et de l’agressivité défensive déployée dans chaque camp, mais qui est intervenue alors que ces deux prétendants déclarés au Bouclier de Brennus n’en sont pas au même stade de préparation. S’il s’agissait de la deuxième rencontre amicale des Toulonnais, c’était en effet seulement la première sortie des Franciliens qui n’avaient repris l’entraînement ballon en main que trois jours avant la rencontre après une très grosse préparation physique. Ceci explique-t-il les difficultés rencontrées par les « ciel et blanc » dans le secteur de la mêlée fermée et physiquement après le repos, ou le RCT est-il déjà redoutable dans les phases de combat ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question. Pour la confiance, il est toutefois intéressant que les « rouge et noir » soient sortis vainqueurs d’une rencontre qu’ils rejoueront, mais avec d’autres conséquences comptables, dès le samedi 23 août dans le cadre de la deuxième journée du Top 14 pour leurs débuts à Mayol en championnat.
Pour ce premier vrai test de la saison face à une équipe francilienne qui s’annonce redoutable sur le papier, désormais coachée par le duo d’entraîneurs champion de France en titre venu du Castres Olympique, Laurent Labit et Laurent Travers – un staff qu’a également intégré l’ouvreur du XV du Trèfle désormais retiré des terrains, l’Irlandais Ronan O’Gara -, le RCT a en tout cas d’ores et déjà montré de belles choses même si l’ensemble est resté quelque peu brouillon, ce qui est somme toute logique à ce stade de la saison. On retiendra notamment la belle adaptation de la mêlée « rouge et noir » aux nouvelles règles en la matière (*). Une mêlée sans cesse dominatrice qui a permis au RCT de se voir accorder deux essais de pénalité par l’arbitre Laurent Cardona, un fait rarissime (36e, 60e). Un huit de devant toulonnais tout aussi performant avec Xavier Chiocci-Benjamin Noirot-Martin Castrogiovanni à la baguette avant le repos, puis Xavier Chiocci-Sébastien Bruno-Carl Hayman autour de l’heure de jeu, ce qui est de bonne augure alors que trois premières lignes (Andrew Sheridan, Jean-Charles Orioli et Emmanuel Felsina) sont actuellement à l’infirmerie. On observera cependant qu’au cours de ces deux actions qui ont scellé le sort de la rencontre, les Franciliens ne poussaient qu’à 7 suite à deux cartons jaunes reçus auparavant.
Beaucoup d’approximations dans le jeu au sol
En revanche, si la défense est déjà bien en place et a montré beaucoup d’agressivité même pour une rencontre amicale, elle a également été très souvent pénalisée, une quinzaine de fois rien qu’en première mi-temps. On a aussi pu noter beaucoup d’approximations dans le jeu au sol, avec de nombreux ballons perdus et des libérations de balle plus rapides du côté du Racing durant la première demi-heure. Sermonnés par Jacques Delmas, le nouvel entraîneur des avants toulonnais, les « rouge et noir » ont rectifié le tir et se sont montrés plus rigoureux au cours du deuxième acte qu’ils ont davantage dominé. Il faudra toutefois corriger ces fautes répétées d’ici deux semaines sous peine d’offrir alors au buteur adverse moult occasions de meubler le score.
Dominateur au niveau de la possession après le repos, le RCT a alors été intéressant au niveau des intentions de jeu, Jonny Wilkinson jouant davantage à la main qu’il ne le fera dans quelques semaines. Delon Armitage a déjà des fourmis dans les jambes, Maxime Mermoz, qui a peu joué en fin de saison dernière, semble bien décidé à bousculer la hiérarchie au niveau de la paire de centres, et les jeunes poussent, à l’image de Vincent Martin ou de l’enthousiasme affiché par le centre Théo Belan. Autre satisfaction : Jonny Wilkinson, l’un des rares à disputer les 80 minutes, est déjà affuté à la veille de ce qui doit être sa dernière saison.
Les « rouge et noir » auraient d’ailleurs pu inscrire trois essais supplémentaires, Pierrick Gunther laissant échapper un ballon dans l’en-but « ciel et blanc » en première période, Chris Masoe se voyant refusé un essai pour un léger en-avant après la pause et le jeune Vincent Martin étant projeté en touche sur la ligne d’essai francilienne à quelques minutes de la fin (72e). Une action sur laquelle se blessait au genou gauche… l’arbitre de touche Hervé Gilard, ce qui valait à Chris Masoe de terminer la rencontre drapeau en main sous les acclamations amusées de Mayol.
Côté joueurs en revanche pas de blessures à déplorer et ce n’est pas le RCT qui s’en plaindra alors que de nombreux cadres sont déjà sur le flanc au niveau des lignes arrières : Frédéric Michalak et Alexis Palisson toujours convalescents après avoir été opérés alors que Mathieu Bastareaud a arboré, sur le bord de la touche, un attelle au genou gauche et un bandage à l’épaule gauche. Sans oublier les absences de Matt Giteau et Rudi Wulf. L’ailier australien Drew Mitchell n’arrivera pour sa part sur les bords de la rade, au mieux, qu’aux alentours du 10 août, alors que Bryan Habana, pas encore à plein régime, devrait manquer le début du Top 14 pour cause de sélection pour le Four Nations (la liste sud-africaine sera dévoilée ce samedi 3 août). Même si l’effectif toulonnais est pléthorique, ça fait beaucoup alors que les deux premières journées de championnat réservent deux tests au RCT, à Montpellier puis à Mayol face au Racing.
Marc BESAGNE
(*) Pour préserver l’intégrité physique des joueurs, il n’y a désormais plus d’impact lors de l’entrée en mêlée : les deux premières lignes doivent « se lier » avant d’enclencher la poussée. Une nouvelle règle qui vise également à accélérer le jeu.
Au stade Mayol, le RCT bat le Racing-Métro 92 14 à 6 (7-6)
Spectateurs : 12 000. Arbitre : M. Cardona
Pour le RCT : 2 essais de pénalité : (36e, 60e). 2 transformations : Wilkinson (36e, 60e)
Pour le Racing-Métro : 2 pénalités : Wisniewski (17e, 38e)
Equipe du RCT en première mi-temps : D. Armitage – Smith, Belan, Mermoz, Habana – (o) Wilkinson, (m) Claassens – Gunther, Masoe, Bruni – Suta, Botha (puis Mikautadze 39e) – Castrogiovanni, Noirot, Chiocci.
Equipe du RCT en deuxième mi-temps : D. Armitage – Smith, Belan, Mermoz, Habana (puis Martin 56e) – (o) Wilkinson (cap.), (m) Tillous-Borde – Van Niekerk, Masoe (puis Rossouw 56e), S. Armitage – Suta, MIkautadze – Hayman, Noirot (puis Bruno 56e), Chiocci (puis Frescia 60e).
