Publié le 15 février 2017 à 0h56 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h52
Le débat d’orientations budgétaires a suscité au sein de l’hémicycle de l’Hôtel du Département quelques levées de bouclier à gauche. Les plus vives critiques émanant principalement du groupe socialiste et écologiste notamment sur la dimension sociale. Un document élaboré dans un contexte d’une nouvelle baisse des dotations de l’État à hauteur de 35 millions d’euros.
Didier Réault (LR), le rapporteur de ces orientations budgétaires se félicite: «Les engagements pris sont respectées et cela dans le respect d’un de nos engagements de campagne, le non recours à une augmentation des taux d’imposition ce qui implique des exercices relativement complexes du fait du désengagement de l’État. Nous entendons également maintenir notre autorisation de programmes en maîtrisant notre taux d’endettement, l’un des meilleurs de France».
Gérard Frau, PCF, déplore pour sa part: «Nous sommes chef de file de l’action sociale, notre collectivité se retrouve en porte-à-faux lorsque les services publics qui concourent au lien social, à la solidarité, sont en difficulté. Et nous avons de grandes inquiétudes sur la CAF, où les retards s’accumulent sur les dossiers, ainsi que sur la Caisse primaire d’assurance maladie qui réduit encore et toujours sa présence sur le territoire et, nous le sommes tout autant pour Pôle Emploi». Rappelant à cet égard: «Le conseil départemental est chargé, depuis la loi NOTRe, de l’élaboration avec l’État d’un schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité aux services publics». Et souhaitant que ce schéma soit mis en place en urgence.
Pour René Raimondi, groupe socialiste et républicain, «nous sommes là devant un projet sans grandes ambitions avec des investissements en recul. Et, sur des dossiers tels l’éducation, le social, le soutien à la métropole… Nous aimerions en savoir plus. Et la baisse du RSA, de 15 à 20 millions, nous pose vraiment question». Lisette Narducci, groupe des élus indépendants, note elle aussi la poursuite de la baisse des dotations de l’État. «Heureusement que nous avons une bonne santé financière qui nous permet de tenir», avance-t-elle. Se réjouit que les investissements restent à un niveau élevé et «il faut poursuivre dans cette voie», ajoute-elle. Enfin, elle insiste sur l’importance à accorder à la politique d’insertion et à l’aide aux associations «qui jouent un rôle fondamental dans les quartiers».
Michèle Rubirola, groupe socialiste et écologiste lance: «De toute évidence, avec ce rapport, notre institution abandonne son premier devoir: celui de la solidarité». «Vous dites, poursuit-elle, que les objectifs 2016 sont atteints à commencer par le RSA. dès les premières pages du rapport nous lisons que le nombre d’allocataires du RSA a baissé en 2016. Et vous prévoyez une dépense en baisse de 22M€ en 2017. Est-ce le signe d’une précarité en recul, d’une misère sur le point d’être vaincue? Non. les allocataires des minimas sociaux sont montrés du doigt. Résultat, un tiers d’entre eux renoncent à demander le RSA». Puis de fustiger: «Vous dépensez de l’argent pour Marseille, vous avez beaucoup investi dans les quartiers les plus riches et presque rien dans ceux qui sont les plus pauvres». Le retoquage se poursuit : «Déjà l’année dernière, nous pensions qu’il était déjà impossible de serrer d’avantage la vis aux personnes âgées, aux personnes handicapées, à la santé, à l’enfance, mais vous le faites une fois de plus». Puis avant de remettre en question la communication du Département, Michèle Rubirola lance une dernière attaque: «Ce rapport montre aussi que vous n’avez pas prévu d’augmenter l’investissement mais que, dans le même temps, nous augmentons la dette».
Martine Vassal conclut : «Monsieur Raimondi, je respecte votre vision des choses, elle n’est pas la mienne mais je respecte. Monsieur Frau nous assumons nos responsabilités en matière de social. Et je suis ravie de la baisse du RSA, c’est la preuve que notre politique produit ses effets. Nous n’oublions personne et personne ne reste au bord du chemin». Elle entend rassurer Lisette Narducci sur l’aide aux associations. Le ton change du tout à propos de l’intervention de Michèle Rubirola: «Ne me donnez pas de leçon, vous vous faites monter la tête par les hommes». Ce qui fera réagir l’élue du groupe socialiste et écologiste dans une lettre ouverte dans laquelle elle avance: «Je suis une femme, politique oui, et j’assume entièrement, pleinement, mes activités professionnelles et mon engagement…».
Michel CAIRE