Publié le 6 mars 2017 à 9h50 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
C’est à Marseille, au théâtre de l’Oeuvre, un nom tel un symbole, que la Belle Démocratie a organisé une conférence de presse après deux journées de travaux qui ont réunis plus de 20 collectifs au terme desquels a été lancé ce label « La Belle Démocratie ». Il ne correspond pas un parti politique, n’a pas de comité directeur, de programme ni de candidats pré-établis. Mais, il entend proposer, selon son texte fondateur: «Des méthodes et des outils pour prendre le pouvoir pour le partager en dehors des partis, et secouer la politique dès 2017». Ce groupement se veut, «en rupture avec la forme et le discours partisan, totalement décentralisée, radicalement horizontale, elle se construit par la mobilisation citoyenne à travers la multiplication d’Assemblées locales partout en France». Et d’afficher comme horizon fondamental: «La reprise en main citoyenne des pouvoirs locaux à l’échelle du bassin de vie au quotidien, en particulier à travers les municipales de 2020». La Belle Démocratie entend présenter le plus grand nombre possible de candidats aux élections. Des candidat(e)s qui ne peuvent appartenir à un parti politique ni afficher le soutien d’un parti, «à l’exception d’un groupement politique, outil exclusivement et ostensiblement dédié à l’obtention des dotations financières de l’État pour les Assemblées locales qui le souhaiteraient, sous réserve d’une absence totale d’incidence sur l’application de ce cahier des charges». Aucun cumul de mandat n’est permis : «Si le/la candidat(e) a déjà un autre mandat en cours, une fois élu il/elle devra l’abandonner. Les candidat(e)s ne devront pas avoir fait plus d’un mandat électoral précédemment. Pour les municipales, dans les petites communes rurales ce principe reste à l’appréciation de l’assemblée locale». Ils doivent enfin signer la charte Anticor.
C’est par un slogan lancé par une personne avant d’être repris par les présents que débute la réunion: «Je crois que la démocratie peut-être belle», Isabelle Attard, députée non-inscrite du Calvados, explique: «Ce mouvement a démarré à la fin 2015, il s’agissait de créer du lien entre les différents mouvements citoyens, individus, groupes, pour créer cette horizontalité dont tout le monde parle mais que personne ne fait». Elle précise: «Personnellement je viens d’EELV, j’ai été élue de Bayeux en 2012 et je me suis vite rendue compte qu’il existait des blocages au sein des partis». Puis d’indiquer qu’elle a voulu impliquer les habitants de sa circonscription dans les choix politiques et a réuni un jury citoyen pour distribuer sa part de réserve parlementaire. Charlotte Marchandise-Franquet est « candidate citoyenne » à l’élection présidentielle. Elle est qualifiée pour laprimaire.org qui organise la première primaire en ligne 100% démocratique et ouverte qui permet aux citoyens de choisir leurs candidat(e)s et de co-construire les projets politiques. «LaPrimaire.org dit aux citoyens qu’au lieu de râler et de ne plus voter ils peuvent détourner le système. Nous étions ainsi plus de 200 candidats à une élection à deux tours». Thomas Watanabe-Vermorel, porte-parole du Parti Pirate ajoute: «Nous ne sommes pas d’accord sur tout entre nous mais ce n’est pas parce que nous sommes différents que nous sommes des ennemis, c’est tout le sens de l’archipel que nous constituons»
Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon, a quitté le PS après des années de militantisme. Ce qui ne l’a pas empêchée d’être réélue: «pour un troisième mandat, celui de trop, mais celui aussi qui me permet de passer la main puisque sur 10 élus, 8 effectuent leur premier mandat. Nous sommes une équipe soudée qui, tous les deux mois va à la rencontre de la population pour échanger, associer les habitants aux décisions». François Pecqueur évoque à son tour le traumatisme des régionales, insiste sur l’importance des assemblées locales, «elles sont au cœur du fonctionnement de réappropriation physique par les gens du politique».
Michel CAIRE
Plus d’info: labelledemocratie.fr