Publié le 27 février 2017 à 23h54 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h55
Christophe Masse, conseiller municipal et départemental socialiste, a annoncé, ce lundi 27 février, son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle et son ambition d’être candidat aux législatives dans les 13-14 sous l’étiquette macronienne tout en indiquant être et resté socialiste. Il précise: «Je soutiens la personne d’Emmanuel Macron, je vois évoluer avec beaucoup de plaisir la structure mais je n’adhère pas à « En marche »». Il rappelle à ce propos son soutien à Manuel Valls, lors de la primaire de gauche. Indiquant: «C’est vrai que j’aurais pu rejoindre Emmanuel Macron plus tôt mais je pensais vraiment que l’ancien Premier ministre allait gagner, d’autant qu’il représente pour moi une vraie direction pour la gauche de demain, une véritable social-démocratie que j’appelle toujours de mes vœux».
Christophe Masse lâche alors: «J’accuse les frondeurs d’avoir saboté l’action gouvernementale de l’intérieur, d’avoir volontairement préparé cette primaire dans un contexte de haine de tout ce qui touche de près ou de loin à cette gauche de gouvernement incarné par le Président de la République et le Premier ministre. Alors, qu’ils ont eux-mêmes étaient élus grâce à cette dynamique». «Je laisse mes camarades socialistes, affirme-t-il, maîtres du destin qu’ils ont choisi par la désignation à la Primaire et dont je ne conteste pas le résultat sur le fond». Il n’épargne pas plus Jean-Christophe Cambadélis: «Un patron de parti politique doit prévenir, trancher et sanctionner. Cela n’a jamais été fait». Son jugement est sans appel: «On parle d’exclure, mais exclure pourquoi? A-t-on exclu les frondeurs qui se sont attelés à démolir le PS pendant 4 ans?». Il se réjouit, en revanche, de l’esprit qui règne au sein du groupe socialiste à la mairie de Marseille: «Nous avons tous commis des erreurs mais aujourd’hui nous nous parlons, nous avons la volonté de travailler en équipe» Il avoue alors: «Se libérer d’un appareil politique cela fait du bien car à mon sens les logiques d’appareils sont complètement déconnectées de la logique des Français». Pour lui donc: «Si on ne veut pas continuer à cliver mais à rassembler, il faut révolutionner les organisations politiques, un renouvellement des idées, des méthodes, des personnes, certes mais aussi construire ou bâtir ce que j’appelle des décroyances». «Il m’est arrivé en politique, ajoute-t-il, de faire des choses auxquelles je ne croyais pas, je n’ai plus envie de cela»
Christophe Masse ne manque pas d’insister sur la lutte contre le FN: «La bataille contre ce dernier ne peut se contenter d’incantations, il n’existe personne qui puisse dire je représente le rempart contre le Front National, cette phrase ne veut strictement rien dire (…) Quitte à choquer je vais parler et nous devons parler aux électeurs du FN car dire des choses, ce n’est pas opposer les uns aux autres. Les électeurs du FN que j’évoque, ce sont ces électeurs qu’il faut aussi rassembler car perdus et déboussolés devant les événements tristes à pleurer qui frappent à la fois la droite et la gauche, qui sont à juste titre choqués par les injustices, quelles qu’elles soient, et qui ne sont pas plus racistes que vous et moi, qui ont voté et pour certains pendant longtemps à droite ou a gauche et qui aujourd’hui n’en peuvent plus».
Et d’annoncer sa candidature aux législatives dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône dans laquelle le PS a donné l’investiture à Anne di Marino qu’il qualifie, sans la nommer «d’hologramme de Sylvie Andrieux» (la députée sortante condamnée pour détournement de fonds public). Il n’omet pas de signaler qu’il a été élu, avec Geneviève Tranchida, il a été réélu au Conseil départemental «sur un canton qui représente les 2/3 de cette circonscription»; revient une nouvelle fois sur le combat contre le FN: «Il faut un candidat qui n’est pas peur des combats politiques difficiles et qui ait montré sa légitimité grâce à sa capacité à battre le FN. Je l’ai fait en mars 2015 en conservant le canton pourtant promis à l’équipe de Stéphane Ravier. Il faut un candidat de vaste rassemblement, capable au second tour de fédérer tous les démocrates et les républicains, un candidat dont la méthode n’est pas de cliver, de provoquer, de heurter mais de rassembler, dans le respect des engagements et de la parole donnée». Il rappelle enfin qu’il a été député, de 2002 à 2007.
Michel CAIRE