Publié le 4 mars 2017 à 22h36 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
J’aurais pu écrire les paroles d’une chanson mais je ne suis pas doué pour cela. L’exercice est difficile et d’autres le font bien mieux que moi, alors je leur laisse cet art et poursuis dans ce que je fais, par forcément bien d’ailleurs, écrire.
J’ai fait quelques tentatives mais …
Comme une moule à son rocher.
Comme un coquillage accroché au calcaire.
Il a décidé de ne pas céder.
Vous allez voir qu’il va remplir son compte bancaire.
La, la, la …
Bof pas top le refrain mais bon je fais ce que je peux.
Mais si je poursuivais cette tentative d’écriture d’une chansonnette, je serais amené à noircir des pages, faire des ratures, recommencer encore et encore. Car voyez-vous le sujet que j’aurais mis en musique hante tellement les écrans de télé, les antennes de radio et les unes des canards qu’il aurait fallu écrire une chanson digne de «Un petit cabanon», chanson provençale réputée pour être interminable.
Mais la moule au QI d’huître s’accroche et même si ici, à Marseille, on préfère parler d’arapède que de moule il est aisé de comprendre que le mollusque dont je parle ne laissera pas sa place tant elle est juteuse et permet d’employer toute sa famille à des salaires exorbitants et ce, en toute impunité. Vous l’aurez bien compris je veux parler de François Fillon qui tel un coquillage accroché à son rocher se complaît dans une situation de victime plutôt que d’assumer ses erreurs à faire gerber un lapin de Garenne. Oui, car le lapin sauvage ou d’élevage reste incapable de vomir. C’est même un ami vétérinaire qui me l’a dit alors que nous venions nous-mêmes de rendre les quinze pastis assortis des deux bouteilles de vin rouge, fignolés par le contenu d’une fiole de Limoncello artisanal que nous avions avalés pour oublier Pénélope et ce pays dominé par la corruption dans lequel nous vivons. En voilà une que vous pourrez placer durant les longs repas de famille entre la poire et le fromage ou entre Fillon et Mélenchon et avant que la soupière ne vole dans la gueule de tonton Jacques.
– «Bref, Fillon nous l’avons et nous le gardons et tu vas voir qu’ils vont aller voter pour lui tous ces cons !», s’écrie Robert en avalant son café qu’il renverse sur le zinc.
-«On s’en branle de Fillon, il veut supprimer les fonctionnaires. Nous, on s’en fout, on n’est pas fonctionnaire !», rétorque manu en commandant un Picon-Bière à 09h30 du matin.
-«On est quoi nous ?», s’interroge Robert.
-«Con, on est con comme tous les Français …»
-«Et puis on vote pas …», conclut Robert en reluquant le verre de son alcoolique, pardon son acolyte.
Mais, ce n’est pas au Bar des Sports que se fait la politique, quoi que … Fillon ne semble pas vouloir céder malgré les appels du pied de ses propres soutiens consternés par autant d’énergie à conserver un coffre-fort qu’il prétend lui être destiné à la suite d’une primaire pour laquelle à peine 10 % des électeurs sont allés voter. C’est bien connu les Français aiment voter pour ceux qui vont les assassiner et comme bourreau Fillon semble exceller. Rien que ses sourcils me font peur mais il est vrai que les bourreaux portent une cagoule et quand il soulèvera son énorme cognée pour s’en venir trancher ma tête d’anarcho-socialo-gaullisto-révolutio-connardo-opportuno-jamaiscontent, je ne croiserai pas son regard de bourgeois dégueulasse. Ouf! me voilà rassuré.
Ce que je crains le plus en cette période d’attente d’un désistement potentiel de Fillon c’est qu’un petit énervé soit à l’affût et bondisse tel le guignol de sa boîte en dodelinant. Car ce genre d’individu jeté dehors par la porte est bien capable de revenir par la fenêtre si tant est que l’on ait oublié de la fermer. Il serait capable même de briser un carreau. L’opportunité serait donc formidable de voir ressurgir un Nicolas Sarkozy porté par une foule en liesse ayant oublié les affaires dans lesquelles lui même est impliqué. Si à cela on ajoute le retour d’Hortefeux, Guéant et puis pourquoi pas Balkany on pourra qualifier le gouvernement d’association de malfaiteurs, seul délit pour lequel les intentions coupables sont condamnables. Je ne doute pas que cette bande de voleurs et d’escrocs ait encore pas mal de «coups» à faire avant de se retirer définitivement dans leur château ou leur maison Pamplemousse et doivent les préparer. Car quand on est voyou et bien on le reste … Parole de flic !
A l’entendre (François Fillon) dans ce pays les magistrats sont suffisants, convaincus de leur surpuissance et en abusent même. Si on l’écoute un procureur ou un juge d’instruction passe son temps, depuis le parquet financier, à chercher des failles pour «enchrister» des hommes politiques vertueux. Ils aiment ça …
Sacré pays que le nôtre où l’on ne peut plus employer, dans une mission fictive, son épouse et la payer grassement où l’on ne peut plus salarier ses propres enfants pour des missions non effectuées. Il devient difficile de faire des saloperies depuis que le Canard enchaîné se déchaîne et que les magistrats passent leur temps à convoquer des candidats à l’élection suprême.
Satanée justice que celle de notre pays mais lorsque l’on hurle sans cesse, comme moi d’ailleurs, que selon que vous soyez puissant ou misérable la justice vous rendra blanc ou noir … (Jean de La Fontaine) on se satisfait pleinement de l’attitude des magistrats en charge de l’affaire Pénélope and co. Oui car si le fait d’employer sa compagne ne relève pas du code pénal, il devient abject lorsque l’emploi est fictif et fortement rémunéré par de l’argent public et tombe là sous le coup de la morale. Du moins de la mienne. Mais la morale parvient elle à survivre dans ce monde politique où le premier qui bande en…. l’autre ? Oh pardon !
Mais revenons à la moule, enfin l’arapède pour que mes lecteurs Provençaux s’y retrouvent, et son attitude actuelle de mythomane amnésique. Je vous le rappelle il déclara il y à quelques jours que seule une mise en examen pourrait l’empêcher d’aller à l’élection présidentielle mais sentant le buffet s’éloigner il s’est depuis ravisé. Il reste et accuse. Ben après tout pourquoi pas puisque les Français sont capables encore de l’acclamer, de le soutenir mordicus et même de voter pour lui. Ils sont encore foutus de se prosterner devant son château comme le faisaient les gueux attendant que le seigneur leur jette un morceau de pain rassi ou les coquilles vides de ses coquillages bouffés à grand coups de vins fins.
Quel étrange peuple que le nôtre !
Quelle étrange société que la nôtre …
La vague frappe le rocher et la moule s’y accroche, elle y restera …