Publié le 5 mars 2017 à 12h31 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
François Fillon, candidat LR à la présidentielle appelle à une manifestation, ce dimanche à Paris. « La manifestation de trop » pour Caroline Pozmentier-Sportich, vice-présidente LR de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui demande aujourd’hui au candidat de se retirer. Entretien.
Destimed: Comment percevez-vous l’appel à manifester de François Fillon ce dimanche à Paris ?
Caroline Pozmentier-Sportich: A quelques heures de cette manifestation de «trop» au Trocadéro, le malaise qui est le mien mais aussi, celui de nombreux hommes et femmes que l’on n’entend pas dans la presse, sur les réseaux sociaux, doit être entendu…
Quelle est votre position vis-à-vis du candidat Fillon ?
François Fillon n’était pas mon candidat, des désaccords étaient réels tant sur le plan social que sociétal. Respectueuse de mes engagements, j’ai accepté le choix des électeurs de la primaire et la ligne de mon parti, de ma famille politique tant sur le plan national que local. Puis, sont arrivées les affaires … Forte des valeurs que je défends, de l’éthique et de la formation de la profession d’avocate que j’ai embrassée, je ne transige pas sur la présomption d’innocence.
Alors qu’est-ce qui vous heurte ?
Nous sommes devant un candidat qui a fait de la morale, lors de la primaire, un argument de campagne. Un candidat qui a également déclaré que s’il était mis en examen, il se retirerait. Mensonge. Aujourd’hui, il appelle à une manifestation. Aujourd’hui, il appelle à la communication de la dernière chance et laisse Pénélope parler. Il n’y a plus de pudeur, plus de règles, nous sommes loin de «la Vérité» qu’attendent les Français. Pour être très claire, cette manifestation n’a rien à voir avec celle en faveur du général de Gaulle, en 1968, ni celle, factieuse, de 1934. Cette manifestation bafoue la démocratie et met à mal nos institutions.
Quelle est donc aujourd’hui votre position ?
Les valeurs auxquelles je crois sont trahies, les valeurs façonnées par mon histoire familiale, par l’histoire de la France celle des combattants, des résistants, des Justes. Comment briguer la magistrature suprême en s’en prenant à la Justice ? La Droite républicaine est prise en otage dans cette dérive qui n’a pour seul résultat que de façonner les esprits, les préparer pour le Front National. Je demande donc à François Fillon de se retirer.
Propos recueillis par Michel CAIRE