Publié le 12 avril 2017 à 22h10 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h01
Rendez-vous au cœur d’une cathédrale Saint-Sauveur en lumières, mardi soir, pour le deuxième rendez-vous du Festival. Au programme, un concert spirituel, en cette semaine sainte, avec litanies pour la bienheureuse vierge de Manna, Salve Regina de Porpora et Vivaldi et Stabat Mater de Pergolèse. Pour servir ces œuvres nées en Italie, les instrumentistes de la Capella Gabetta, ensemble créé par Sol Gabetta et son frère Andrès, étaient placés sous la direction de ce dernier, violon solo. Côté voix, les deux contre-ténors habitués de la Capella, Valer Sabadus et Christophe Dumaux se retrouvaient pour un face à face rappelant ces luttes vocales dans l’aigu qu’affectionnaient les princes au 18e siècle. Mardi soir ce «combat» était dénué de toute hostilité mais a permis aux mélomanes de découvrir deux voix fort différentes dans une même tessiture. D’un côté Valer Sabadus, au chant très rond, assez souple, chaud mais perdant un peu de clarté et de précision lorsqu’il monte très haut, ce qui n’altère en rien sa qualité intrinsèque, de l’autre, Christophe Dumaux, au chant d’une exemplaire rectitude, précis, puissant et direct, mis en valeur par une diction parfaite. Difficile de choisir entre les deux ! D’ailleurs, faut-il faire un choix ? Ou tout simplement profiter de la complémentarité proposée par ces deux voix pour servir un Stabat Mater somptueux composé, à l’origine, pour des castrats, soprano et contre alto. Quoiqu’il en soit, c’est un moment musical hors du temps qui était offert aux mélomanes par le Festival de Pâques. Des mélomanes qui ont aussi grandement apprécié les deux Salve Regina de Porpora et Vivaldi. Deux partitions composée à peu près au même moment qui mettent en valeur les qualités des deux musiciens, celle de Vivaldi demeurant la plus solide musicalement parlant. Ici aussi, l’occasion fut procurée aux deux voix de la soirée de se mettre en évidence et aux instrumentistes de la Capella Gabetta de livrer des prestations soignées, colorées et lumineuses sous la direction d’Andres Gabetta dont l’instrument, un Guarneri de 1727, possède une sonorité somptueuse qui a longtemps tourné sous les voûtes de la Cathédrale Saint-Sauveur.
Michel EGEA
Vendredi «La Passion selon Saint Matthieu» de Bach
Authenticité et clarté vocales, tels sont les préceptes du Collegium Vocale Gent, né en 1970 sous l’impulsion de Philippe Herreweghe pour repenser la musique baroque. Associé depuis plusieurs années à son orchestre, le chœur de chambre est rapidement devenu la référence mondiale dans l’interprétation de la musique de Bach dont il a contribué à moderniser l’interprétation, tout en restituant la dynamique originelle. Vendredi soir, son fondateur à la baguette, le Collegium Vocale interprètera La Passion selon saint Matthieu. Bach invente avec la passion une forme de dramaturgie religieuse liée à celle de l’opéra, le seul genre auquel il n’a jamais sacrifié. Il échafaude une tragédie poignante par l’entrelacs extraordinairement orchestré des chœurs, des
airs de solistes et des récitatifs. Un chef-d’œuvre universel porté par une distribution de premier plan !
Vendredi 14 avril à 20h 30 au Grand Théâtre de Provence. Tarifs de 10 à
71€. Réservations au 08 2013 2013 festivalpaques.com