Publié le 18 juin 2013 à 5h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h38
Un collectif citoyen a manifesté lundi aux premières heures de la matinée devant le pavillon M pour dénoncer l’amputation du jardin Michel Lévy, l’un des rares espaces publics du centre-ville, au profit d’un projet immobilier privé que devait acter le conseil municipal. Des revendications relayées en séance par Sébastien Barles (EELV).
Malgré l’heure très matinale, il y avait du monde rassemblé dès 7h45 devant le pavillon M où devait se tenir la séance du conseil municipal de Marseille de ce lundi 17 juin. Un collectif citoyen d’usagers et de riverains du parc Michel Lévy avait en effet appelé à un rassemblement pour dénoncer l’amputation de cet espace public du centre-ville au profit d’un projet immobilier privé que devait acter le rapport 317. « Un an avant les municipales, rien ne justifie la bétonisation de nos quartiers ! », ont-ils dénoncé.
Un argumentaire relayé dans l’hémicycle par Sébastien Barles (EELV). « Si nous défendons la nécessité de construire des logements dans notre ville pour faire face à la crise et aux phénomènes spéculatifs et au fait de construire la ville sur la ville pour éviter le mitage et l’urbanisme en tâche d’huile, nous condamnons le fait de sur-densifier le centre-ville alors que des réserves foncières et des friches industrielles importantes existent », explique l’élu écologiste. Il estime ainsi qu’« il faut absolument sauvegarder les rares espaces verts, les jardins et les squares dans l’hyper centre ». « On ne peut bétonner sans laisser aucun espace de respiration au cœur de ville », tranche-t-il.
Or, Sébastien Barles souligne que le jardin Michel Lévy, « fréquenté par les enfants de 4 écoles du centre-ville (Bergers, Eydoux, Loubière et Cours Bastide) », est « l’un des rares petits jardins du 6e pour la garde d’enfants en journée à disposition des assistantes maternelles ». « Où vont jouer tous ces enfants à la sortie de l’école et le mercredi ? », s’interroge-t-il en s’inquiétant du fait que « d’autres espaces verts sont menacés par la voracité des promoteurs », notamment « à l’îlot Chanterelle et à la Corderie ». « De la conservation de ces espaces dépend la qualité de vie de centaines d’habitants », insiste le porte-parole régional d’EELV.
« C’est un lieu où nous allons construire 46 logements sociaux, 300 places de parking public et un centre social»
Et de s’adresser directement à Jean-Claude Gaudin. « Je vous demande M. le Maire, de renoncer au déclassement du domaine public de cette parcelle de plus de 3 000 m² et de casser la vente. Cette construction est en contradiction avec les prescriptions du nouveau Plan local d’urbanisme (PLU) et un pourvoi en cassation est en cours pour dénoncer le permis de construire », plaide Sébastien Barles.
Le sang du sénateur-maire de Marseille ne fera qu’un tour : « L’égoïsme des gens l’emporte sur l’intérêt général », dénonce-t-il. C’est ensuite à Dominique Tian (UMP), député-maire des 6e et 8e arrondissements, le secteur concerné par le projet, que reviendra la charge d’enfoncer le clou. « C’est un lieu où nous allons construire 46 logements sociaux, 300 places de parking public et un centre social », précise-t-il d’emblée alors que le déficit de logements sociaux et le manque d’équipements collectifs dont souffrirait la cité phocéenne ont été des critiques récurrentes de l’opposition tout au long de la séance.
Il assure également que « ce jardin situé à 7 mètres au-dessus du sol s’effondre régulièrement ». « On va le reconstruire, même s’il y aura deux années difficiles », tempère-t-il. Quant à la mobilisation citoyenne du matin, il n’y avait pas une mais deux manifestations concomitantes ce lundi matin selon le député-maire du 4e secteur. « Ceux qui étaient contre (NDLR : 300 personnes selon Sébastien Barles) et le CIQ venu manifester son approbation au projet », assène Dominique Tian.
Une délibération qui était finalement adoptée.
Serge PAYRAU