Publié le 20 avril 2017 à 19h04 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h02
«Nous venons de connaître un accord historique sur l’assurance chômage, preuve que le paritarisme marche. Et nous sommes dans un monde qui change comme le prouve la première place que vient de prendre la CFDT, au détriment de la CGT», note le président du Medef Paca, Jean-Luc Monteil qui est moins optimiste concernant la présidentielle. «Un second tour Le Pen-Mélenchon est pour nous, indique-t-il, synonyme de chaos ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas des éléments d’explications. Il y a une colère qui s’exprime face à la campagne heurtée que nous connaissons. Certains en ont plein le dos des promesses non tenues. Alors ils font le choix de l’émotion, des tribuns. D’une semaine à l’autre les ordres sont modifiés et qui aurait pu imaginer un PS à un tel niveau dans les sondages? ».
Jean-Luc Monteil revient sur le quinquennat de François Hollande: «Le bilan est plus que contrasté. Il a été élu sur le discours du Bourget qu’il n’a cessé de renier. Il y a eu la Loi Travail qui a été vidée de tout ce qui pouvait permettre d’aller de l’avant, au final la loi El Khomri n’a été que du cinéma. Bref c’est 5 ans de perdu… Ceci dit nous avons apprécié l’engagement de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, le ministre de la Défense a montré également ses compétences. En revanche, Le Foll s’est montré superficiel à l’agriculture». Puis de rappeler l’élection de Trump, le Brexit, les résultats en Italie, en Autriche: «Une vague de fond existe, les peuples, de par le monde, semblent d’accord pour dire que les politiques ne les représentent plus. Nous avons une population avec encore un fort taux d’indécis et peu de gens qui ont pris le temps de lire les programmes». «Pour nous, prévient-il, un premier tour est tout sauf un jeu télévisé car, celui qui se qualifiera face à Marine Le Pen sera le futur Président de la République». Et considère que «Mélenchon et Le Pen sont les candidats dont les programmes sont les plus destructeurs d’emplois». Avant de lancer: «On ne peut pas demander à quelqu’un qui met sa piaule en jeu, qui travaille 60 heures par semaine, de tout partager au sein de l’entreprise». «Attention, ajoute-t-il, cela ne veut pas dire que l’entrepreneur doit être autiste. Il doit être à l’écoute de ses équipes sans cela il sera en difficulté». Jean-Luc Monteil constate également : «Lorsque l’on parle les gens ont souvent l’impression que l’emploi salarié se dégrade en France. C’est une erreur plus de 100 000 emplois salariés se créent chaque année dans notre pays. Le problème vient de la démographie, le tissu économique n’est pas en capacité d’intégrer au même rythme que la démographie». Dans ce contexte, il apprécie la victoire de la CFDT: «C’est celle de la raison sur la passion».
Michel CAIRE