Publié le 27 avril 2017 à 21h18 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h03
Dans le cadre d’un recours initié par plusieurs associations dont France Nature Environnement, le rapporteur public vient de communiquer le sens de ses conclusions en demandant l’annulation totale ou partielle de l’arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône du 29 novembre 2012 pour insuffisance de l’étude d’impact en ce qui concerne les effets négatifs indirects et permanents du projet sur les espaces forestiers du secteur eu égard à la particularité de l’installation en cause. Le Tribunal suivant généralement les conclusions du rapporteur public, les possibilités d’annulation de l’arrêté d’autorisation d’exploiter attribué à EON-UNIPER sont désormais sérieuses.
Pour rappel, en février 2012, Eric Besson ministre de François Fillon validait le projet hors norme de la reconversion du groupe IV de la centrale électrique de Gardanne du charbon vers la biomasse bois. Ce projet sans équivalent en France et techniquement unique au monde pose des questions. 85 000T de bois par an, volume colossal à trouver dans une région peu productrice de bois, une technologie à inventer pour adapter celle actuelle déjà délicate en charbon (LFC = Lit Fluidisé Circulant), des questions économiques et environnementales. Des angoisses sanitaires.
François-Michel Lambert, député de la 10e circonscription a depuis 5 ans alerté sur «l’irréalisme du projet Biomasse de la centrale de Gardanne», dans son rapport à l’Assemblée nationale (Potentiels biomasse à 2020), par des questions posées au gouvernement (7 au total) sur les déséquilibres économiques de la filière, sur les risques critiques pour la biodiversité dans une région fragile, sur les impacts sanitaires avec plus de pollution… Peu de réponses. Pourtant, rappelle-t-il: «Les règles dans les prochaines années vont se durcir tant sur la protection de l’environnement et de la biodiversité, tant sur les rejets de polluants, poussant à des surenchérissements du projet (1,4 milliard d’euros d’argent public engloutis pour produire une électricité 3 fois plus chère que le coût de base, bien plus chère plus que le photovoltaïque dernière génération)». «Encore une fois, insiste François-Michel Lambert, on se dirige tout droit soit vers une catastrophe écologique, soit plus probable vers un arrêt brutal du projet et la liquidation du site. Je vais relancer ma demande de table ronde au Préfet et ce même si nous sommes en période électorale, nous ne pouvons attendre, il y va des emplois, 180 directs ce sont des familles qui s’angoissent».