Publié le 25 novembre 2017 à 21h53 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h04
Emmanuel Macron a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes «grande cause du quinquennat», ce samedi 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2016 selon une lettre de l’Observatoire nationale des violences faites aux femmes soit une femme tous les trois jours. L’occasion pour le Président de la République, Emmanuel Macron de faire une série d’annonces lors de son discours pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Assurant: «La France ne doit plus être un de ces pays où les femmes ont peur», avant de déclarer:«C’est notre société entière qui est malade du sexisme». Le Président de la République, a détaillé ses «trois priorités» pour les cinq prochaines années : «l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité», «un meilleur accompagnement des victimes» et un «renforcement de l’arsenal répressif».
Le budget interministériel dédié à l’égalité entre les femmes et les hommes est en augmentation et atteindra plus de 420M€ dès 2018. pic.twitter.com/3DEtsNNkiq
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 25 novembre 2017
Annonce que le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes «atteindra son plus haut niveau jamais connu en 2018». Ce budget augmentera de 13%, tandis que celui pour l’égalité homme-femme sera porté à 420 millions d’euros en 2018. Déclare qu’un nouveau délit «d’outrage sexiste» va être créé, avec à la clé «une amende dissuasive». «Il est indispensable que nous donnions aux forces de sécurité le moyen de donner un signal fort», Insiste le Président. Ce délit sera l’une des priorités de la future police du proximité, a-t-il ajouté, jugeant que «les femmes ne peuvent pas en République avoir peur de sortir» et que «la rue ne peut pas être leur enfer quotidien». Emmanuel Macron est revenu sur l’acquittement d’un homme poursuivi pour le viol d’un enfant de 11 ans, un fait-divers qui a relancé le débat sur l’âge du consentement. S’il a dit vouloir laisser la concertation lancée par la ministre de la Justice aller à son terme, le Président s’est dit favorable à ce que l’âge du consentement minimum soit porté à 15 ans, âge de la majorité sexuelle. Le sujet devrait être débattu en 2018 dans le cadre d’un projet de loi contre «les violences sexuelles et sexistes». Le président de la République a également annoncé que le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs serait porté de 20 à 30 ans. «Le temps nécessaire à la parole épuise trop souvent le délai de prescription…», a justifié Emmanuel Macron.
La création d’unités hospitalières dédiées
Face à «l’effet dévastateur»des violences subies par les femmes, Emmanuel Macron a annoncé la création dès 2018, dans les centres hospitaliers, «d’unités spécialisées» dans la prise en charge psychotraumatique des femmes victimes de violences, avec 10 unités prévues dans les «mois qui viennent» en France métropolitaine «à titre pilote». Et le Président d’assurer que «les soins psychotraumatiques (…) pourront être pris en charge par la Sécurité sociale».
Emmanuel Macron a souhaité «étendre les pouvoirs du CSA» en 2018 pour qu’il régule aussi les vidéos sur internet ou encore les jeux vidéo pour lutter contre «les contenus qui peuvent fragiliser ou conduire à la violence contre les femmes». Évoquant notamment la pornographie sur internet, il a précisé qu’«en 2018, nous devons repenser le cadre de notre régulation des contenus, en particulier les contenus audiovisuels en prenant en compte l’évolution du numérique et afin d’étendre les pouvoirs de régulation du Conseil supérieur de l’audiovisuel». Il a aussi évoqué pour 2018 des «modifications législatives» pour «poursuivre ceux qui agissent sur internet pour harceler».
Un module contre le sexisme et le harcèlement dans toutes les écoles
Emmanuel Macron a également annoncé la mise en place, dès 2018, d’un «module d’enseignement» dans toutes les écoles du service public consacré «à la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences» faites aux femmes. «Dès 2018, un grand plan de formation initiale et continue sera déployé dans le secteur public, avec une attention particulière portée sur la formation des cadres» », a-t-il précisé.
Aucune exception culturelle ne justifie la barbarie de l'excision. Nous devons avoir une attention particulière pour les femmes migrantes qui cherchent à fuir l'excision pour elles ou leurs petites filles. #NeRienLaisserPasser pic.twitter.com/5YzntTu5Eq
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 25 novembre 2017
Anna CHAIRMANN