Publié le 3 mai 2017 à 10h44 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
«Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les mêmes résultats.» Nicolas Machiavel
Dimanche matin, au Camp des Milles j’ai pris la parole pour rendre hommage aux déportés. Cette commémoration a été très éprouvante. Nos anciens, derniers survivants de l’horreur des camps ont lancé un appel sur l’engrenage inéluctable qui découle des nationalismes exacerbés. Le Pays va mal et les tentations nationalistes sont grandes dans l’Europe entière. Bien sûr beaucoup de sujets sont à réformer, à changer en Europe et en France mais attention, ce que nos anciens ont vécu pourrait de nouveau surgir. Entendons leur message, la mécanique est lancée … L’élection du Front National ne peut que désinhiber, libérer une colère souvent légitime, justifiée mais aveugle et avide de boucs émissaires. Oui les plus fragiles ont besoin d’être protégés, oui l’égalité des chances est mise en péril et l’école devenue un rouage de reconduction sociale, oui la situation des agriculteurs est catastrophique et profondément injuste, oui les lois de la République doivent être appliquées sur l’intégralité du territoire et tous les territoires considérés et reconsidérés, oui la laïcité doit être strictement appliquée … Mais, la solution ne peut résider dans l’extrême droite, elle a déjà montré sa mécanique, celle-ci est inéluctable et nous conduira à la guerre. Demain selon ce qui sera proposé je veux pouvoir être un contrepouvoir. Avec l’extrême droite, l’expérience de nombreux pays nous a montré que rien n’était moins sûr. Pour ma part avec beaucoup de doutes mais sans hésitation je voterai Macron.
Sophie Joissains est Sénateur des Bouches-du-Rhône