Publié le 16 avril 2013 à 1h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h07
La place des Capucines se refait une beauté
Située en bordure du boulevard d’Athènes dans le 1er arrondissement de Marseille, la place des Capucines, qui abrite la fontaine du sculpteur Fossati classée aux Monuments Historiques, est une ancienne porte de la ville du temps de Louis XIV. Dans la cadre de la semi-piétonisation du Vieux-Port, elle a bénéficié d’aménagements qui lui ont permis de retrouver son lustre d’antan.
Comme l’a rappelé le député-maire des 1er et 7e arrondissements, Patrick Mennucci (PS), il ne faut pas confondre la place des Capucines, située en bordure du boulevard d’Athènes à proximité de la gare Saint-Charles dans le 1er arrondissement de Marseille, et la place du marché des Capucins, située à l’extrémité de la rue longue des Capucins, au cœur du quartier Noailles, toujours dans le 1er arrondissement, mais de l’autre côté de la Canebière. « Même si elle n’a jamais porté ce nom-là, on appelait la place des Capucines la « place des Fainéants » car les gens s’asseyaient le long de cette très belle fontaine », a rappelé Patrick Mennucci ce lundi 15 avril en inaugurant cette place rénovée avec Eugène Caselli (PS), président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), et le conseiller communautaire Philippe Berger, qui représentait le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP). Une cérémonie qui s’est déroulée en présence du député européen Jean Roatta (UMP), de la conseillère générale Josette Sportiello (PS), de la conseillère communautaire France Gamerre et d’élus du premier et du deuxième secteur.
Dans le cadre du projet de semi-piétonisation du Vieux-Port, cette place historique, qui était « une des portes de la ville sous Louis XIV » comme s’est souvenu Eugène Caselli, s’est refait une beauté en étant intégralement retraitée. Sans considération pour sa valeur patrimoniale, tant urbaine qu’architecturale, la place des Capucines avait été dégradée. « Elle était devenue un espace anarchique livrée aux stationnements en double file », souligne le président de la communauté urbaine.
L’adaptation de la place au cours du siècle dernier s’adaptait en effet à un nombre très restreint de véhicules, laissant l’espace à la fois ouvert et accessible. Les trottoirs étaient étroits et une grande surface carrossable entourait la fontaine du sculpteur Fossati. « Datant de 1778, cette fontaine est classée aux Monuments Historiques depuis le 21 janvier 1941 », précise Philippe Berger. Mais avec l’augmentation massive des voitures, la place s’était transformée et avait progressivement servi de rond-point et de parking. L’espace est ainsi devenu à la fois encombré et inaccessible.
La restitution de l’espace aux piétons
Alors la communauté urbaine MPM a eu pour ambition de redéfinir la place de la voiture pour disposer à nouveau d’un centre de vie urbain en retrait du boulevard d’Athènes. Il s’agissait également de valoriser les éléments du patrimoine tels que la fontaine, les vieux bâtiments qui bordent la place et la perspective paysagère dans l’axe de l’église des Réformés.
Les sur-largeurs de voiries ont ainsi été supprimées, le terre-plein central requalifié en place piétonne, dotant à nouveau l’ensemble du quartier d’un espace rayonnant. Les riverains bénéficient ainsi désormais d’un véritable lieu de vie et d’activités.
Les différences de niveaux entre les parties carrossées et piétonnes ont été supprimées sur l’ensemble de la place des Capucines. Les surfaces piétonnes ont été traitées en dallage calcaire aux dimensions 15 x 25 cm. L’agencement des pavés, la bordure calcaire et le mobilier urbain délimitent ainsi les zones carrossées.
L’aménagement a été axé sur la restitution de l’espace aux piétons. Même si la circulation reste possible autour de la fontaine, la diminution du nombre de voitures a permis de la libérer du stationnement anarchique. Des potelets et des assises protègent en effet les surfaces piétonnes du stationnement illicite, alors que deux alvéoles de livraisons, positionnées en rives nord et sud de la place, permettent l’approvisionnement des commerces riverains.
Dix magnolias ont enfin été plantés pour apporter un côté végétal, équilibrant l’aspect minéral du sol. Ces plantes mettent également en valeur la fontaine Fossati maintenant visible depuis les allées Gambetta.
Maître d’ouvrage, la communauté urbaine a confié la maîtrise d’œuvre au groupement Ingerop/Tangram. Les travaux de voiries et des réseaux divers ont été réalisés par le groupement Gagneraud/Provence Impression/Gregori, alors que l’éclairage, la signalisation lumineuse et la vidéo-verbalisation ont été mis en place par le groupement Santerne/Noël Beranger/Cegelec/Tem. L’opération, dont le financement est inclus dans le projet Vieux Port, s’est ainsi élevée à 2,1 M€ HT.
« Une réussite exceptionnelle »
Une requalification qui est « une réussite exceptionnelle » aux yeux de Patrick Mennucci. « C’est une place plus facile à appréhender que la place du 4 septembre, qui est un carrefour, mais les architectes en ont vraiment pris la dimension, souligne le député-maire du secteur. La seule chose qu’on souhaite désormais, c’est de remettre la fontaine en eau. »
Représentant Jean-Claude Gaudin, Philippe Berger a exprimé la joie du maire « de voir Marseille changer encore, évoluer, près de la gare Saint-Charles dédiée à l’accueil de touristes et des congressistes ». « Les Marseillaises et les Marseillais voient ce que l’on fait pour eux au centre-ville », se réjouit-il au nom du maire de Marseille.
Eugène Caselli ne manque pas de rappeler que l’aménagement des boulevards urbains (*) allait de pair avec la suppression du transit inter quartiers à travers le Vieux-Port. « Or, on ne circule pas plus mal sur les boulevards urbains malgré 50% de voitures en moins sur le Vieux-Port », se félicite-t-il. Il insiste également sur la poursuite des efforts pour « fluidifier la circulation » à travers notamment « la vidéo verbalisation ». « Le stationnement en double file est la plaie de cette ville. Il n’y a pas trop de voitures mais trop de voitures mal garées. Nous ne relâcherons pas nos efforts et nous donnerons plus de place aux piétons et aux modes doux avec de belles places qu’on traitera les unes après les autres », précise le président de la communauté urbaine.
Il observe encore qu’« il n’y a pas qu’à Aix qu’il y a de très belles fontaines, à Marseille aussi ». « On a rendu son lustre à cet objet architectural qui met en valeur cette place », se réjouit-il.
Enfin, il se félicite de la méthode employée pour mener à bien cette requalification urbaine. « On a eu une très belle concertation qui a permis de régler un maximum de problèmes. C’est un exemple de ce que peut réaliser une collectivité en synergie avec la population », conclut-il.
Serge PAYRAU
(*) Le boulevard urbain est constitué des axes boulevard des Dames, boulevard du Littoral, l’avenue de la Corse, l’avenue de la Corderie, Puget, Préfecture, Lieutaud, Garibaldi, Athènes, Nedelec. Les automobilistes y circulent sur deux voies dans chaque sens.