Publié le 1 juillet 2017 à 23h21 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h56
Sur la scène du conservatoire Darius Milhaud, vendredi soir, le 11e prix Gabriel Dussurget récompensant un artiste révélé par le Festival d’Aix-en-Provence a été remis à un musicien de l’ombre; tout du moins en ce qui concerne une partie de son activité. Il s’agit du pianiste Alphonse Cemin qui est chef de chant au Festival, c’est à dire qu’il accompagne toutes les répétitions d’une production, en l’occurrence, cette année, celles du «Rake’s Progress». Un travail nécessitant, outre des qualités musicales indispensables, une parfaite connaissance des œuvres travaillées. Ainsi, en préambule de la soirée, Alain Perroux, conseiller artistique du Festival, soulignait qu’Alphonse Cemin connaissait par cœur plusieurs dizaines d’opéras ! Le jeune pianiste français, il est à peine trentenaire, est aussi un accompagnateur hors pair, entre autres, de Julie Fuchs en compagnie de laquelle il a enregistré un disque consacré à Mahler et Debussy. Membre fondateur de l’ensemble musical «Le Balcon», il est aussi directeur musical à ses heures. En lui remettant son prix, Leonardo Garcia Alarcon soulignait d’ailleurs qu’il ne serait pas étonné qu’Alphonse Cemin embrasse dans quelques temps une carrière de chef d’orchestre. Un pianiste qui ne tourne pas le dos à la scène puisqu’il se produit aussi en soliste, comme ce vendredi soir, devant les musiciens de l’orchestre du Conservatoire Darius Milhaud, où il a donné une interprétation pour le moins dynamique de la « Rhapsody in blue » de Gershwin sous la direction de Philippe Dambreville, le maître directeur des lieux.
Dans la catégorie jeune espoir, sous l’égide du conservatoire, le prix Dussurget a été attribué à un violoncelliste de 14 ans, élève de la maison, Rafaël Arreghini. C’est un autre violoncelliste aixois célèbre, Dominique de Williencourt, qui lui remettait la distinction avant que le jeune homme, fort ému, ne livre sa première prestation avec orchestre et public en interprétant avec assurance, accompagné par ses camarades d’études musicales, la «Rapsodie Hongroise» de David Popper. La soirée se terminait en compagnie de l’orchestre d’Aix-Marseille Université qui donnait «Pacific 231» de Honneger et la Symphonie du nouveau monde de Dvorak.
Michel EGEA