Publié le 9 juillet 2017 à 21h40 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h57
Robert Vigouroux vient de s’éteindre, l’Histoire, un jour, lui rendra justice, ce neurochirurgien, cet humaniste, fut un grand Maire de Marseille. Conseiller municipal, Robert Vigouroux devient maire de Marseille en 1986, en remplacement de Gaston Defferre, décédé en cours de mandat. En 1989, donné perdant, il remporte pourtant l’élection municipale face à Jean-Claude Gaudin, il occupera ce poste jusqu’en 1995, le temps d’un mandat donc, mais qui dessine le nouveau Marseille. Un grand homme s’en est allé. Les réactions sont unanimes.
Renaud Muselier LR, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Député européen
Un grand homme vient de s’éteindre. Neurochirurgien de dimension internationale, il a contribué fortement à la renommée de l’École de Neurochirurgie marseillaise. Maire constructeur de Marseille, il a su casser les clivages, imaginer EuroMéditerranée, sortir du clientélisme. Ami de ma famille, Robert-Paul Vigouroux restera pour moi un maître intransigeant, un chirurgien hors pair, un maire visionnaire, un homme ouvert et tolérant, très cultivé. J’espère que l’Histoire de l’oubliera pas car son action ne peut être effacée. Son travail doit être reconnu comme efficace et pragmatique pour Marseille. Il a imaginé le grand Marseille, une partie de son rêve se réalise aujourd’hui, pour notre belle ville et sa Métropole. Merci Monsieur.
Martine Vassal LR, présidente du Conseil Départemental 13
Robert Vigouroux est décédé à l’âge de 94 ans. Je souhaite exprimer à l’ensemble de ses proches, au nom du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, nos plus profonds regrets. Maire de Marseille, Sénateur des Bouches-du-Rhône, Robert Paul Vigouroux a initié les chantiers structurants de Marseille : Euroméditerranée en 1993, les quartiers commerciaux de la Valentine, les rénovations urbaines du centre-ville. Médecin, à l’écoute de ses semblables, rompu aux problématiques sociales, il incarnait les valeurs humanistes. Maire, il a remis Marseille sur le chemin de l’excellence culturelle, pratiquant une politique de développement des arts vivants, de la littérature et de poésie dont il était friand. Un homme engagé dans son époque et pour notre ville.
Il restera dans nos cœurs et dans la légende de Marseille, notre cité, rayonnante et exigeante, profondément humaniste, toujours rebelle, jamais conquise.
Jean-Claude Gaudin LR, sénateur maire de Marseille
C’est avec beaucoup d’émotion que j’apprends la mort de Robert Vigouroux. Je tiens à rendre hommage à ce neurochirurgien au talent mondialement reconnu qui a profondément contribué au rayonnement de l’excellence médicale marseillaise. Robert Vigouroux fut mon prédécesseur à la mairie de Marseille et nous avons su collaborer, alors que je présidais la région Provence- Alpes-Côte-d’Azur, au service de Marseille et des Marseillais. Nous avons fondé ensemble Euroméditerranée, dont le projet nous avait été accordé par Édouard Balladur, le Premier ministre de l’époque, et qui est devenu le véritable poumon du développement économique et du rayonnement de Marseille au-delà d’un grand projet de rénovation urbaine. Robert Vigouroux avait créé Marseille Espérance dont j’ai tenu à développer sans cesse l’influence. Cette institution renforce l’entente entre les communautés de notre ville et constitue un élément déterminant d’un savoir-vivre ensemble essentiel dans le contexte actuel. Au nom de l’ensemble du conseil municipal, j’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances.
Benoît Payan PS: Président du groupe socialiste de la ville de Marseille
C’est avec une beaucoup de peine que je viens d’apprendre le décès de Robert-Paul Vigouroux. Grand professeur de médecine, Robert-Paul Vigouroux était bien plus que l’image injustement estompée qu’il laisse aujourd’hui dans l’imaginaire collectif des Marseillais. Maire visionnaire, il aura réveillé Marseille et préparé son entrée dans le XXIème siècle. Creusement des tunnels et prolongement du Métro, construction du Dôme et ouverture de la Friche Belle de Mai, il lança les chantiers d’Euroméditerranée et relança ceux de la L2. Tout au long de son mandat, il est resté fidèle à son credo, s’intéresser au pouvoir-faire plutôt qu’au pouvoir en lui même. Désigné par ses pairs dans de terribles circonstances mais élu triomphalement par les Marseillais, Robert-Paul Vigouroux était bien plus qu’un Pape de transition entre les deux géants de la politique Marseillaise. Il laisse aujourd’hui aux Marseillais un formidable héritage, que nous devrions saluer en donnant son nom à une rue, une place ou un bâtiment public emblématique de son mandat. A tous ceux qui l’ont connu et aimé, à sa famille, ses amis et ses proches, je veux présenter mes plus sincères condoléances.
Samia Ghali PS: Sénatrice des Bouches-du-Rhône, maire du 8e secteur de Marseille
«J’aime dessiner même si je ne suis pas très doué», de ces quelques mots d’introspection Robert Vigouroux nous livre une analyse juste et utile pour comprendre, au moment où il nous quitte, l’homme et le maire qu’il fut. Robert Vigouroux aura été à mon sens un homme politique complet, déterminé et persévérant, visionnaire et réaliste, tout en étant empreint d’une humilité faisant souvent défaut aux hommes, aux politiques de surcroît. Maire de Marseille durant 9 ans – au crépuscule d’un 20e siècle qui aura marqué la ville de mutations économiques, sociales et industrielles comme autant de stigmates encore visibles aujourd’hui, Robert Vigouroux était le maire de Marseille dont on peut tirer exemple et respect. Exemple, car tout en comprenant les enjeux de développement économique de Marseille en créant Euroméditerranée dont je partageais sa vision politique du projet; il ne détournait pas pour autant son regard du quotidien et de la fragilité de ceux qui en avaient le plus besoin, en s’attelant à résorber le dernier bidonville de l’Estaque, transformé sous sa main en petite résidence sociale.
Exemple, aussi, sur le plan de la culture, où tout en développant, le Dôme, salle de spectacle mythique de Marseille, il ne manqua pas de donner ses lettres de noblesses à l’Alcazar. Respect, enfin, à celui qui, avec un sens presque prémonitoire, comprendra l’importance de l’échange entre les cultes et créera Marseille Espérance. «Quand on est maire d’une grande ville, il faut savoir s’adapter aux gens». J’aime à penser que sous sa gouvernance les Marseillais ont eu une ville qui a su s’adapter à eux. Voila pourquoi Robert Vigouroux, force le respect et la reconnaissance de ma génération, il a été en politique comme à la ville, un médecin pour Marseille, capable en véritable équilibriste de prévenir et de guérir. Un maire visionnaire et humain qui a donné une part essentielle de sa modernité à notre ville, son regard nous manquera mais sa vision continuera à faire sens. Robert Vigouroux aimait dessiner et maire de Marseille, il était doué pour ça. A sa famille, à ses proches et à ceux qui l’ont aimé, je transmets mes condoléances et mes affectueuses pensées.
Caroline Pozmentier-Sportich
L’Histoire nous parle. Robert Vigouroux vient de s’éteindre. Avec lui un grand maire de Marseille s’en va, un grand professeur de médecine. Il s’en est allé alors que Sète célèbre le 70e anniversaire du départ de l’Exodus, dans la nuit du 10 au 11 juillet, avec 4 500 personnes à bord, rescapés des camps de la mort pour la plupart. Le bateau est bloqué par les britanniques, la Palestine est alors sous protectorat britannique, les passagers transférés dans des bateaux prisons. Pendant plusieurs semaines, en plein été, femmes, hommes et enfants, entassés dans des bateaux en rade de Port-de-Bouc attendent leur sort. La population de la ville de Port-de-Bouc se mobilise, défiant l’embargo, pour ravitailler et soigner cette humanité en détresse. Et un jeune médecin était volontaire pour soigner ces personnes, il s’appelait Robert Vigouroux…