Publié le 14 mars 2021 à 22h23 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 18h15
Poursuivi pour «prise illégale d’intérêt», Jean-Noël Guérini, 70 ans, encourt cinq ans de prison, 500 000 euros d’amende et une éventuelle peine d’inéligibilité.
Ancien homme fort du Parti socialiste et du département des Bouches-du-Rhône, le sénateur Jean-Noël Guérini comparait ce lundi à Marseille aux côtés de son frère Alexandre, un entrepreneur auquel la justice reproche notamment d’avoir organisé le trucage de marchés publics. Neuf autres prévenus – élu, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés – et la société SMA Environnement d’Alexandre Guérini seront aussi jugés jusqu’au 9 avril devant le tribunal correctionnel.
un séisme au sein de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône
Le dossier a débuté en février 2009 sur la base d’une dénonciation anonyme évoquant un système de détournement d’argent public à des fins d’enrichissement impliquant les deux frères. L’enquête se penche sur l’interventionnisme d’Alexandre Guérini notamment dans les affaires du Conseil général des Bouches-du-Rhône, que son frère Jean-Noël préside entre 1998 et 2015, le parquet évoquant « un système clientéliste ». La mise en examen du patron du département en 2011 provoque un séisme au sein de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône que Jean-Noël Guérini contrôlait d’une main de fer. Des ténors du parti demandent son exclusion. Acculé, il quitte en 2014 le parti où il militait depuis 1967 et créé un nouveau mouvement, la Force du 13.
P.M.-C