Publié le 27 août 2017 à 23h53 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h36
Après avoir remercié LCI, BFM, la ville de Marseille, ses élus et fonctionnaires, ainsi que la police, Jean-Luc Mélenchon en clôture d’une dense Université d’été de la France insoumise a pu s’en prendre au capital, à Emmanuel Macron et mobiliser ses troupes pour la marche du 23 septembre «contre le coup d’État social » et la réforme du code du travail. Un meeting qui lui a donné l’occasion de s’afficher comme la première force d’opposition au gouvernement, en mettant en avant les divisions internes au PS et d’affirmer que son mouvement est prêt à gouverner. Un discours tenu sur une place du vieux quartier du Panier en présence de plusieurs centaines de militants traduisant une grande diversité d’âge et d’origine sociale. Ce fut aussi l’occasion pour lui d’indiquer que la Convention Nationale de la France Insoumise qui devait avoir lieu initialement les 14 et 15 octobre 2017 était repoussé au mois de décembre car, face aux ordonnances «nous ne devons rien lâcher. Ce qui compte c’est la lutte, la lutte et encore la lutte», insiste-t-il. Ses premiers propos concernent la libération de Marseille dont on commémorait ce dimanche l’anniversaire. «Si nos grands-parents ont été capables de la faire, alors nous n’avons aucune raison de continuer à être résignés». jugeant que «notre société bascule sous les coups du capital, tourne le dos aux acquis du Conseil National de la Résistance et des luttes de nos anciens». Pour cet orateur au talent certain: «pas de bla-bla, du combat». Se comparant avec les autres forces d’opposition, il affirme: «Nous, nous avons réglé nos problèmes de leadership, de programme, de stratégie» avant d’annoncer que son mouvement ne présentera pas de candidats aux sénatoriales «car, nous n’avons pas assez de grands électeurs pour avoir des élus». Il dénonce dans le même temps «le mythe selon lequel je serais seul, ce n’est qu’un mythe». Il poursuit en avançant qu’il n’est point question de participer «à quelque tambouille que ce soit». En revanche, il se dit prêt à agir avec quiconque luttera contre le libéralisme. Il se dit d’accord pour faire de même sur les questions environnementales. «Nicolas Hulot parle de sortie des hydrocarbures, nous allons suivre cela avec attention car il a pris une bonne direction mais pas question que nous soyons bernés une fois de plus. De même si le gouvernement ferme 17 réacteurs nucléaires parce qu’ils sont en fin de vie, nous applaudirons», affirme-t-il. Mais il n’en reste pas moins que Jean-Luc Mélenchon a réservé ses coups les plus durs au Président de la République: «Nous avons Macron au ski, Macron à la plage (…) il n’a rien compris. Le peuple ne lui a pas donné les pleins pouvoirs. Il a balayé les partis de Sarkozy, de Hollande et le FN au second tour, il n’est que le reste, il n’est pas le point d’appui». Et le leader des Insoumis en prend le pari «la vague dégagiste va reprendre». Pour lui: «Sarkozy et Hollande ont débroussaillé le chemin du capitalisme et Macron a voulu donner le coup de grâce au peuple». Et de dénoncer les dossiers relatifs au Code du Travail, à l’ISF ou encore l’APL. Il critique vivement l’intervention du Président de la République sur la situation française à l’étranger, en Roumanie, jugeant que les Français n’aimaient pas les réformes. «Ce n’est pas les réformes qu’ils n’aiment pas, c’est les vôtres», assène-t-il. Michel CAIRE