Publié le 4 octobre 2017 à 23h11 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h40
Loin des bruits de la ville, des strass et des tenues guindées, c’est entre Avignon et Carpentras, en pleine campagne, que le label Harmonia Mundi a lancé, le week-end dernier, une nouvelle collection réservée aux jeunes interprètes du moment. En fait, rendez-vous était donné aux mélomanes au cœur d’un lieu magique et mystérieux, La Courroie, à Entraigues-sur-la-Sorgue où ont été enregistrés les cinq opus de Harmonia#nova tout au long de l’hiver dernier. Et les musiciens qui ont été enregistrés étaient tous là pour une série de concerts répartis sur deux journées. En fait, en lançant cette nouvelle collection, la maison de disques ne fait que poursuivre un travail entamé il y a une vingtaine d’années avec France Musique avec les enregistrements des «Nouveaux Interprètes» suivis de ceux des «Nouveaux Musiciens» ; tels étaient les noms donnés à la collection. Aujourd’hui c’est avec La Courroie que l’aventure se poursuit… La Courroie est un lieu étonnant; un bâtiment industriel qui, en son temps, abritait une filature de ramie et qui était tombé en désuétude. Il y a quelques années, Alice Piérot, premier violon du Concert Spirituel, l’ensemble d’Hervé Niquet, soliste au Parlement de musique, entre autres, tombe en amour pour ce lieu où elle pourra enfin accueillir d’autres musiciens. Elle en devient propriétaire tout en étant rejointe par Chantal de Corbiac. Sous l’impulsion des deux femmes, l’endroit se transforme peu à peu, gagne un toit, des aménagements indispensables et une association se crée pour gérer l’endroit et y accueillir des concerts. Ainsi, depuis quelques années, discrètement, mais sûrement, les mélomanes viennent ici, le long d’une Sorgue, pour écouter de la musique, se restaurer d’un bol de soupe et d’un crumble en sirotant un jus de pomme, passer un moment convivial et chaleureux. Avec d’autant plus de plaisir que la cuisine, faite maison, est délicieuse et que l’acoustique de la salle de concert est idéale. Tellement, même, que la maison Harmonia Mundi en a fait, depuis quelques années, l’un des ses lieux d’enregistrement.
Acoustique dont nous avons pu «évaluer» la qualité, samedi soir, à l’occasion d’un des concerts donnés dans le cadre du lancement de la collection Harmonia#nova. En première partie, Bruno Philippe donnait la suite N° 1 pour violoncelle seul de Bach. Une interprétation empreinte de virtuosité et de fougue, de passion, aussi. En deuxième partie, c’est a une belle découverte que nous étions conviés. Celle de The Curious Bards. De jeunes artistes qui ont choisi de se réunir autour d’un répertoire pour le moins original, celui des musiques traditionnelles du monde gaélique et celte. Musiques, mais aussi chansons irlandaises et écossaises du XVIIIe siècle. Données avec rigueur, mais aussi avec entrain et bonne humeur, sous la direction d’Alix Boivert, violoniste, ces pièces venues d’un autre temps sont très proches, cependant, de ce qui se joue aujourd’hui dans les pubs illustrant parfaitement la pérennité des musiques traditionnelles. Un original et beau moment de musique que l’on peut retrouver, désormais, au disque. Décidément avec La Courroie, Harmonia#nova et les curieux bardes, samedi dernier fut marqué par la découverte…
Michel EGEA
Harmonia#nova : cinq CD à prix doux Cinq CD de la nouvelle collection sont dans les bacs depuis quelques jours. Des enregistrements accessible puisque vendus 9,90 € pièce. Harmonia Nova #1 est consacré aux Curious Bards avec un programme de pièces profanes traditionnelles et populaires d’Irlande et d’Ecosse du 18e siècle. Pour Harmonia Nova #2 Marc Bouchkov et Georgiy Dubko proposent des œuvres pour violon et piano de Ysaÿe, Chausson et Bouchkov. Harmonia Nova #3 est consacré à Zuguambé, musiques pour la liturgie du monastère Santa Cruz à Coimbra par la Capella Santae Crucis. Le quatrième opus est consacré au Quartet Gerhard qui propose des œuvres de Schumann, Berg et Kurtag et le cinquième CD a été enregistré par Bruno Philippe et Tanguy de Williencourt avec des oeuvers de Beethoven et Schubert. |