Publié le 11 octobre 2017 à 1h02 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
C’est de mobilité durable et d’innovation dont il est question à Marseille jusqu’au 12 octobre avec les Rencontres nationales du transport public qui rassemblent, 3 jours durant, personnalités politiques, dirigeants d’entreprise et experts pour apporter un regard actualisé sur les attentes des voyageurs et les besoins du pays en replaçant la mobilité durable au cœur du débat public. Des Rencontres inaugurées par Élisabeth Borne, ministre des Transports. Le président de la métropole Aix-Marseille Provence et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin a tenu à souligner, dans ce cadre, que la métropole est «l’autorité organisatrice unique des transports pour les 92 communes du territoire et ses 2 millions d’habitants». Il s’est réjouit de cette visite ministérielle «la seconde en quelques semaines» et voit là «la reconnaissance en la capacité de la métropole d’être un laboratoire de la mobilité durable.»
A son arrivée à la gare Saint-Charles, la ministre des Transports, Élisabeth Borne a rendu hommage aux deux jeunes victimes, elle reviendra sur cet hommage lors de l’inauguration de ces 26e rencontres nationales du transport public et rappellera «la nécessaire vigilance en terme de sûreté. Les transports, nos gares sont des lieux de vie, ils doivent le rester et c’est notre défi collectif.» ste-017_e_borne_attentat_10_10_17.mp3 Avant elle, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a présenté, la veille au sein de l’Hôtel de Région à Marseille, les conclusions des Assises régionales des transports en Paca, évoque à son tour l’attentat terroriste. Il rend hommage à la SNCF«pour sa réactivité». N’omettant cependant pas de revenir sur le bras de fer entre la région et la SNCF. «Avec une facture qui ne correspond pas au service». Et demande à la ministre que l’ouverture à la concurrence soit mise en place le plus tôt possible… (En effet les TER, pourront être ouverts à la concurrence à partir de 2019 et au plus tard en 2023, selon les textes européens, dont l’application en France nécessite une modification législative ndlr.) ste-016_r_muselier_attentat_et_concurrence_10_10_17.mp3 Elizabeth Borne indiquera, à ce propos, que le Premier ministre a confié à Jean-Cyril Spinetta, (ancien PDG d’Air France-KLM ndlr), de mener une réflexion sur l’avenir du ferroviaire, et «rendra ses propositions en janvier». «Je lui ai d’ores et déjà demandé de rencontrer tous les partenaires, notamment les Régions, Organisations syndicales et patronales, UTP, ainsi que le Président du Gart, Louis Nègre, co-auteur d’une proposition sur le sujet». La ministre aborde également «la pause sur les grands projets d’infrastructures» lancée le 1er juillet par Emmanuel Macron. «Une réaction immédiate face aux 10 milliards d’euros d’écart entre les besoins d’investissement et les ressources disponibles sur le quinquennat», a-t-elle affirmé, assurant que le gouvernement prépare «désormais la sortie de la pause». «Il ne faudrait pas confondre pause et remise en cause des projets», a-t-elle souligné. L’objectif est désormais d’étudier les besoins, les solutions alternatives et moins coûteuses, ou encore d’étaler certains projets en plusieurs phases. Selon un calendrier déjà connu, un projet de loi de programmation des infrastructures doit ensuite être présenté début 2018, «dans lequel on repart sur des projets équilibrés», a précisé Elizabeth Borne. Le gouvernement s’appuiera sur les travaux du Conseil d’orientation des infrastructures, mis en place dans le cadre des Assises de la mobilité et présidé par Philippe Duron,ex-député (PS) du Calvados, qui devra, notamment «regarder l’état d’avancement et des réflexions en cours» sur ces projets, selon la ministre. Projets de LGV, autoroutes, canal, qui avaient été mis entre parenthèses, ne verront pas tous le jour, du moins sous leur forme initialement prévue. «Le sens de cette pause, c’était de nous inviter collectivement à penser la mobilité et nos infrastructures autrement, à procéder à un nouveau départ», a plaidé la ministre, constatant que «les uns et les autres sont amenés à se réinterroger sur le bien-fondé de chaque projet, sur son financement, sur sa gouvernance, sur son calendrier». Outre les infrastructures, «nos concitoyens attendent des réponses pour leurs transports du quotidien», insiste-t-elle avant de rappeler qu’«un Français sur quatre a déjà refusé un emploi faute d’un moyen de mobilité» et que 40% des Français vivent en dehors d’un périmètre de transport urbain. «Souvent, souligne-t-elle, les réponses ne passent pas par des investissements massifs mais par des outils simples.» La ministre des Transports, met également en exergue les innovations, évoque, entre autres, les véhicules autonomes. «Je sais la capacité d’innovation des constructeurs.» Entend tenir compte de l’évolution des pratiques de mobilité et accompagner l’essor des nouvelles solutions. A ce titre, elle déclare «J’ai entendu l’émotion qu’a pu susciter l’annonce de la suppression de l’aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique.» «Dans son état actuel, cette prime ne répondait pas complètement à l’objectif que doit se fixer un État engagé en la matière, même si elle a pu permettre de soutenir le développement du marché. Pour autant, le Gouvernement est bien évidemment très attaché au soutien aux mobilités actives, et le débat qui s’ouvre dans le cadre des Assises doit permettre d’imaginer un nouveau dispositif de soutien. Je souhaite que nous puissions mettre en œuvre des nouveaux outils simples et efficaces». ste-017_e_borne_3_innovation_10_10_17-2.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO