Publié le 23 octobre 2017 à 19h55 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h41
Réussir à l’exportation a été l’une des thématiques abordée lors du Salon des entrepreneurs qui a été accueilli à Marseille les 11 et 12 octobre. Un sujet auquel est particulièrement sensible Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Marseille-Provence qui, lors du débat d’ouverture formulait le vœux que ce salon ajoute les noms de Méditerranée et d’Afrique lors de ces futures éditions: «Nous sommes géo-stratégiquement au cœur de l’Europe et de la Méditerranée, porte d’entrée vers l’Afrique. Aix-Marseille-Provence a tous les atouts pour devenir une place entrepreneuriale de l’Euromed».
Bertrand Vélon, directeur Interrégional Sud Est, Business France, met en avant tous les outils mis à disposition pour réussir à l’exportation, rappelant qu’il y a des recettes à respecter et une vision à long terme à avoir avant de se lancer dans cette aventure. Précisant: «Il est possible d’aller vite si l’on se prépare bien». Nicolas Soul, American Express, entend contribuer à cette aventure en «proposant des solutions avec des outils simples pour garantir les transactions». Et d’expliquer pourquoi les Français sont moins tenter que les Allemands par l’exportation: «80% des Français passent leurs vacances en France quand 80% des Allemands les passent à l’étranger. Or, le tourisme est un premier pas vers l’international». Mais, rassure-t-il: «Les choses changent, on voit de plus en plus de jeunes avoir des expériences à l’étranger grâce à Erasmus ou le Volontariat International en Entreprise». Il évoque en revanche un problème qui demeure, celui de la taille des PME allemandes, «plus importante et plus adaptée à l’exportation que celle des entreprises françaises».
Stéphanie Tosi, directrice Générale de Carré d’Artistes, avoue que c’est l’international qui, avec insistance, s’est imposé à elle: «Nous sommes nés à Aix-en-Provence en 2001 avec la volonté de démocratiser l’art contemporain. Et on nous a appelés de Barcelone où nous avons créé une franchise, nous avons encore été sollicités et c’est là que nous avons vraiment mesuré l’importance de l’international». Aujourd’hui Carré d’Artistes compte 35 galeries à travers le monde, de Paris à New-York, en passant par Moscou, et expose plus de 600 artistes. Ce développement à l’international représente 50% du chiffre d’affaires de Carré d’Artistes. «Notre objectif est d’ouvrir 60 galeries dans les 5 ans à venir».
Gérard Canavèse est PDG du Groupe Canavese. Cette entreprise familiale de 42 ans, est spécialiste du secteur fruits et légumes frais. Elle compte 11 sites en France et 4 en Afrique. Son savoir-faire est reconnu et va de la production, l’importation, la distribution, l’expédition, la mûrisserie au transport et à la logistique. Elle vend ainsi 10% des bananes consommées en France. Elle produit également et commercialise 5 tonnes d’ananas et 100 000 tonnes d’agrumes. «Nous voulions maîtriser notre politique produits, c’est ce qui nous a conduits à la production. Et nous nous sommes donc lancés à l’international par naïveté». Une naïveté qui a payé.
Alain Belais, directeur général, Agence France Entrepreneur, souligne l’immensité de l’Afrique, une population qui va passer de 1,7 milliard de personnes à 2,5 milliards. Avant de rappeler: «Attention, il n’y a pas une mais des « Afrique » et il faut s’adapter à cela et se poser la question de la gouvernance». Zacharia Fahim, le président de « Hub Africa », explique pour sa part que nous sommes dans un Monde globalisé «où tout le monde veut aller en Afrique». S’il importe de faire attention, il importe donc aussi de ne point traîner. Dans ce cadre Zacharia Fahim insiste sur deux points: «Lorsque l’on est une PME, il vaut mieux d’une part chasser en meute et, d’autre part, s’appuyer sur des relais locaux». Avant de rappeler l’importance du Maroc comme porte d’entrée sur l’Afrique. Un débat qui a mis en exergue les potentialités, la variété des chemins qui mènent à l’international, les écueils à éviter, les aides qui existent.
Michel CAIRE