Publié le 29 octobre 2017 à 21h49 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h42
«Quels chemins pour la liberté ?». L’édition 2017 des Rencontres d’Averroès qui se tiendront du 16 au 19 novembre au théâtre de la Criée, revient sur Averroès, questionne les enjeux de la liberté au cours de quatre tables rondes, propose des ateliers et des rencontres pour le public junior, plonge dans l’actualité en analysant des images autour du conflit syrien et fait entendre la voix du jeune chanteur et musicien franco-libanais Bachar Mar-Khalifé.
Les Rencontres d’Averroès ont été créées à Marseille en 1994 «pour penser la Méditerranée des deux rives». Elles sont produites et organisées depuis 2016 par « Des livres comme des idées », association qui conçoit et organise également le festival littéraire « Oh les beaux jours » dont la première édition s’est tenue en mai dernier. En ouverture de la manifestation, à l’occasion de la création de la chaire Averroès à l’Iméra, les Rencontres reviendront sur la figure du philosophe arabo-andalou lors d’une soirée «et si on parlait d’Averroès». Comme chaque année des soirées accueilleront un concert et proposeront un rendez-vous cinéma et médias autour de la Syrie. Le public junior n’est pas oublié avec deux temps forts croisant débat d’idées, littérature et photographie. Thierry Fabre, qui conçoit et a fondé les Rencontres s’interroge: «Comment écrire, au XXIe siècle, la ou les libertés? Sommes nous confrontés à un profond mouvement de régression? Le temps où les droits de l’Homme étaient célébrés, au moins dans l’Europe d’après 1989 avec la chute du mur de Berlin, comme le temps des soulèvements arabes et, la conquête des libertés face à l’immobilisme des dictatures semble bien loin». Il se demande si, selon la formule de l’écrivain et essayiste Pedrag Matvejevic, nous ne serions pas entrés dans un temps de «démocrature, cet alliage singulier fait de démocratie et de dictature qui nomme ce qui se passe aujourd’hui en Europe centrale et orientale et singulièrement en Hongrie et en Pologne. Un temps de national-populisme qui se répand et qui pense avoir gagné la bataille des idées, jusqu’à imposer ses catégories et son agenda construit autour de la peur, du rejet et du repli. Et qu’en est-il dans les mondes arabe et turc? Les libertés sont devenues fragiles, précaires et incertaines, la tentation dès lors est grande d’y renoncer et de laisser ces sociétés à elle-mêmes, comme si leur destin était de succomber à l’obscurantisme et au despotisme, seules alternatives à la terreur et au chaos». La question des chemins pour la liberté, d’une rive à l’autre de la Méditerranée «est donc plus indispensable que jamais, insiste-t-il, au risque d’une universalité qui n’est pas un universalisme donneur de leçons. Les droits humains ne sont pas une spécificité européenne ou occidentale, ils répondent à une attente, à un horizon d’attente de sociétés à la recherche d’un autre avenir où, justement, la question de la liberté et des libertés ne cesse de se poser, inlassable quête d’un possible monde commun». Michel CAIREAu programme
Les rendez-vous Averroès junior Cette année, les Rencontres d’Averroès proposent deux rendez-vous en direction des publics scolaires associés au dispositif Averroès Junior. Liberté d’expression et liberté de la presse, en lien avec l’œuvre de l’écrivaine et journaliste turque Asli Erdogan. Avec Cengiz Aktar (politologue, journaliste et écrivain turc). Rencontre animée par Valérie Manteau (écrivaine, journaliste). Dialogue avec le photographe tunisien Kamel Moussa (auteur de la photographie de l’affiche des Rencontres d’Averroès extraite de la série «Équilibre instable»). Rencontre animée par Morgane Baer (chargée de projets photographiques). Réservés aux publics scolaires associés au dispositif Averroès Junior. |