Publié le 4 novembre 2017 à 14h26 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h24
Lors de son dernier déplacement en Guyane, à la fin du mois d’octobre, le président de la République a déclaré, tout de go, ne pas être «le Père Noël». Fidèle au franc-parler qui caractérise sa communication, Emmanuel Macron voulait ainsi se démarquer de ses prédécesseurs et de leur tendance à «acheter la paix sociale».
Il conviendrait de rappeler à M. Macron que les entreprises non plus ne sont pas des « Pères Noël ». Leur rôle n’est pas de combler le déficit structurel de notre pays ou de réparer les énormités du précédent quinquennat. À ce sujet, la gestion, par le gouvernement Philippe, du remboursement de la taxation illégale sur les entreprises mise en place sous la mandature de François Hollande relève de l’ubuesque. Plutôt que d’ouvrir une concertation avec les entreprises concernées, qui aurait permis d’aboutir à une solution raisonnée et acceptable pour toutes les parties prenantes, l’exécutif préfère passer en force en décidant d’une nouvelle contribution exceptionnelle d’impôt sur les sociétés. Ce nouveau coup dur vient s’ajouter à la réforme du CICE, dont le taux baissera de 7% à 6% dès 2018, et qui devrait être transformé en baisse de charges un an plus tard. Or, la transformation telle qu’imaginée par le gouvernement pourrait avoir pour conséquence une augmentation du coût du travail de l’ordre de 6 à 8 milliards d’euros par an ! D’autres leviers existent pour redresser la situation économique de notre pays, à commencer par la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de réduction de la dépense publique. Quant aux entreprises, elles contribuent déjà beaucoup, à mon sens, à ce que la France sorte la tête de l’eau, sans rien attendre du gouvernement, si ce n’est l’expression d’une vision. Elles n’ont en effet par besoin des cadeaux du «Père Noël» Macron, mais d’un cap, qui traduirait une rupture totale avec la Hollandie, adepte du «zig zag» permanent.