Publié le 5 avril 2013 à 2h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h11
Rencontre avec la jeunesse
Un temps de rencontre avec les jeunes de l’atelier « jeunesse et changement » a été organisé lors du forum, la langue de bois est resté au vestiaire. Un état des lieux en Méditerranée qui, a permis de mettre en lumière le champ des possibles entre des vraies potentialités et des menaces certaines. La Méditerranée se doit de prendre son avenir en main.
Un intervenant se souvient « de ces jeunes, ces femmes, qui ont été les piliers des printemps arabes et qui sont aujourd’hui exclus des processus ». Avant qu’une Mauritanienne ne réclame la création d’un cadre pour les jeunes en Méditerranée. Au Maroc, des Conseils de jeunes fonctionnent, un gouvernement des jeunes à même vu le jour « qui critique et fait des propositions ». Un autre déplore l’absence des jeunes handicapés dans le discours sur la jeunesse. Un jeune répond : « Nous ne voulons pas stigmatiser ». Une marocaine se réjouit d’une forte présence de jeunes filles, apprécie le travail de ces jeunes « mais quels moyens va-t-on leur donner pour poursuivre leurs actions ?».
Une personne dans le public note qu’il est important que les jeunes puissent ainsi intervenir dans le débat public mais plaide pour des structures moins formelles afin de permettre à toutes les couches de la population d’avoir la possibilité d’intervenir dans les débats. « Il faut clairement savoir ce que nous voulons : une formation citoyenne, une participation réelle ou une instrumentalisation ».
A Malaga, dès l’âge de 8 ans, les enfants peuvent participer à des conseils de quartier ou municipaux, une éducation citoyenne précoce.
« un banquet de la pensée »
André Azoulay le président de la Fondation Anna Lindh invite à « prendre la juste mesure de ce qui se passe à Marseille cette semaine. C’est exceptionnel. Nous sommes devant un banquet de la pensée, de la vérité. Ici débute le processus de citoyenneté méditerranéenne. C’est un rendez-vous que l’histoire nous donne. Il faut en prendre conscience. Nous sommes devant une étape déterminante pour demain. Nous nous réunissons parce que l’histoire est en marche, parce que le Sud change, parce que le Nord connaît une crise sans précédent, parce que notre univers est en recomposition. Nous sommes simplement des passeurs pour que la Méditerranée redevienne un espace d’altérité, de modernité et, demain, j’en suis sûr, de justice. J’ai écouté à ce propos attentivement l’élu Palestinien : nous ne devons pas faire l’impasse sur ce qui insulte la démocratie, c’est vrai en Palestine, c’est vrai en Syrie ».
Une élue du conseil régional des jeunes présente alors le travail accompli depuis deux ans. Il s’agit de proposer de rassembler et nouer des liens entre les jeunes de la Méditerranée, d’échanger sur des thématiques communes, de traiter, via la jeunesse, des sujets concernant l’avenir dans l’espace méditerranéen, de confronter les différentes réalités sociales de chaque pays, d’élargir au plus grand nombre le contenu de ce rassemblement. Un programme ambitieux qui est mis au débat. Une jeune tunisienne, dénonce le fait que ce travail ait été accompli sans que les jeunes des autres pays n’en aient été informés. Veut savoir si des fonds sont prévus afin de permettre que le projet aille à son terme.
Michel Vauzelle répond : « Ce projet, modestement, est présenté par des jeunes de notre Région qui, lorsqu’ils ont commencé, n’avaient pas les moyens d’aller voir les jeunes des autres pays. Ils sont conscients d’avoir réalisé un document qui vient de leur région, ils sont conscients de devoir concerter maintenant. D’autre part je ne suis pas d’accord sur le point de dire :« s’il y a pas d’argent pour financer ce projet il ne sert à rien de le formuler ». Nous ne sommes pas là pour imposer des solutions, nous sommes là, chacun, au Nord comme au Sud, pour apporter des pistes, pour que nous puissions en débattre et, lorsque des convergences se dessineront, il sera temps de voir comment financer ».
Jacques Rocca-Serra, représentant le maire de Marseille, dira à quel point le moment est exceptionnel. « Nous retrouvons ici les élus de terrain, ceux qui aspirent à améliorer l’avenir, ceux qui gouvernent et les institutions qui peuvent aider ».
Michel CAIRE