Publié le 14 décembre 2017 à 20h37 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h50
Emmanuel Macron le répète à l’envi : «Je fais ce que j’ai dit». La conformité de son action présidentielle avec son projet électoral est en effet indéniable. Aux contours flous, souvent approximatif ou parfois totalement contradictoire, le discours officiel demeure dans le sillon des mois de campagne menés par le Président. Malgré de bonnes intentions remarquées ces derniers mois, le gouvernement peine à fixer un cap politique clair.
Lors de son grand entretien avec Le Point en août dernier, le locataire de l’Élysée affirmait vouloir libérer les énergies et notamment «simplifier drastiquement la vie des entreprises». Or, trois mois à peine après son interview, les propos de son ministre de la Transition écologique ont de quoi inquiéter les entrepreneurs. Totalement à rebours de la volonté de simplification et de souplesse exprimée par le Président de la République, Nicolas Hulot affirme vouloir «faire évoluer l’objet social des entreprises, qui ne peut plus être le seul profit». S’il est indispensable que les enjeux sociaux et environnementaux soient davantage intégrés à l’équation entrepreneuriale, leur intégration dans le Code civil, sérieusement envisagée par le gouvernement, ferait subir aux entreprises une incertitude juridique dont elles se passeraient bien. L’image de notre tissu économique -profitant pourtant depuis quelques mois d’un regain d’attractivité- en serait gravement dégradée. Plutôt que d’imposer de nouvelles contraintes aux entrepreneurs, inspirons-nous des initiatives transatlantiques, dont la création du statut d’«entreprise de mission» rencontre un franc-succès. C’est une piste intéressante à développer et qui a l’avantage d’être basé sur le volontariat.
M. le président, «faites ce que vous dites», libérez les énergies des entrepreneurs, laissez mettre leur créativité au service de nos défis communs. On n’ordonne pas les changements de comportements, on les incite !