Publié le 5 février 2020 à 22h57 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 12h30
A l’unisson avec le mistral, qui souffle depuis deux jours sur la cité phocéenne, l’économie maritime a le vent en poupe. Grande pourvoyeuse d’emplois, elle est porteuse d’un monde d’innovation, comme le prouve l’édition 2020 d’Euromaritime, installée au parc Chanot à Marseille depuis mardi et jusqu’à demain jeudi. «Ce n’est pas le concours Lépine», résume Jean-Marie Biette, le directeur général du salon qui explique que «les innovations qui sont présentées sur l’espace SEAnnovation par les 17 start-up sélectionnées sont extrêmement concrètes, du drone à des solutions de routage pour le shipping en passant par de l’optimisation de formes de carènes pour permettre l’utilisation de moyens de propulsions plus doux». Plateforme d’échange, Euromaritime est un véritable tremplin pour ces jeunes pousses qui, plusieurs fois par jour, peuvent « pitcher » à la fois devant tous les acteurs du maritime présents au salon, mais aussi rencontrer des financeurs potentiels comme Mer Angels, membre de la fédération des Business Angels. Les 250 exposants représentant différents secteurs de l’économie maritime installés dans les allées bien remplies du salon le confirment eux-aussi : le monde maritime a toujours été tourné vers l’innovation. L’émergence de la problématique environnementale conduit à d’innombrables pistes de recherches pour proposer des solutions applicables dès aujourd’hui à l’ensemble de la planète bleue. C’est le cas par exemple de l’architecte naval Marc Van Peteghem, star mondiale de la course au large et lauréat du concours pour la construction de la Canopée, un roulier de 121 mètres de long destiné à transporter les éléments de la fusée Ariane à travers l’Atlantique. Il sera doté d’un système novateur de propulsion vélique inédit avec des ailes rigides. «Le projet est vraiment enthousiasmant. Il y a une maquette dans le salon qui explique ce qu’est ce moteur éolien révolutionnaire -ce ne sont pas les voiles textiles d’antan, ce sont des voiles rigides modernes. Ce système, que l’on va pouvoir adapter à toute sorte de navires, permet de réduire de 30% la consommation d’hydrocarbure à vitesse égale avec un double effet, économique et écologique. Si on abaisse la vitesse, on atteint facilement 50% d’économie, voire plus». «Il y a beaucoup de monde dans les allées, et les gens se parlent», commente Frédéric Moncany de Saint-Aignan, le président du Cluster Maritime Français «Après plusieurs éditions parisiennes, le pari a été de mettre Euromaritime au bord de la mer, en l’occurrence de la Méditerranée, ici à Marseille, et le pari est en passe d’être réussi : on a une grande qualité et quantité d’exposants, très divers, très variés, une grande qualité de conférences, des intervenants avec évidemment un axe très fort sur la transition écoénergétique du maritime qui est vraiment le sujet au cœur de nos préoccupations d’aujourd’hui, c’est impératif. Et puis il y a les rencontres, parce qu’un salon comme Euromaritime, c’est aussi des contacts entre les différents exposants, entre les participants, entre les visiteurs. On voit qu’il y a du dynamisme, il y a de la synergie, et c’est un excellent baromètre pour la santé de l’économie bleue, soutenue par le Cluster Maritime Français».
La Rédaction
Ils ont dit :
Catherine Chabaud, députée européenne, initiatrice de l’appel de l’Océan bien commun de l’Humanité, navigatrice est venue à Euromaritime avec un message d’espoir : «Je suis les acteurs du maritime depuis pas mal d’années, notamment depuis le Grenelle de la mer, et étant engagée dans le développement durable des activités humaines en mer et sur le littoral, je n’ai jamais vu ce milieu aussi volontaire et volontariste qu’aujourd’hui pour parler de développement durable, de transition écologique, énergétique. J’ai l’impression que l’on vit un vrai tournant, qui est en phase avec celui que l’union européenne est en train de vivre avec son green deal».