Publié le 3 avril 2013 à 6h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h12
Le RCT a rendez-vous avec l’Histoire
Pour la première fois de son histoire le stade Mayol accueillera dimanche un quart de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Et en cas de victoire sur Leicester, les « Rouge et noir » atteindraient, là encore pour la première fois, le dernier carré de la compétition. Alors depuis lundi, la tension est déjà palpable au stade Ange Siccardi de Berg et dans le port du levant déjà prêt à s’enflammer…
Ah le rugby ! Ce sport merveilleux où la victoire récoltée à l’automne ou au cœur de l’hiver ne vaut pas aussi cher que celle remportée au printemps. Car avec les beaux jours arrive cette époque de l’année où se répand le parfum des phases finales, ces matchs couperets à élimination directe où le défi physique propre au rugby s’accompagne d’une intensité dramatique à nul autre pareil.
C’est ce doux parfum que l’on a commencé à humer ce lundi 1er avril au stade Ange Siccardi de Berg où les mots de Bernard Laporte ont porté en eux encore un peu plus d’exigence qu’à l’accoutumée. Car à quelques semaines du mois de mai, ce mois du muguet que le RCT arbore fièrement sur son maillot en mémoire de Félix Mayol, l’heure de vérité a sonné pour les « rouge et noir ». Les « corsaires de la rade » ont en effet rendez-vous avec leur destin ce dimanche 7 avril sur les coups de 17h30 dans leur temple de Mayol. En cas de victoire contre Leicester, le RCT se hisserait pour la première fois de son histoire dans le dernier carré de la prestigieuse des compétitions européennes, la fameuse H-Cup. Un rendez-vous qui fait déjà saliver sur les bords de la rade, que ce soit dans les bars ou sur le marché du cours Lafayette si joliment immortalisé par Gilbert Bécaud : en ville, on ne parle plus que de ça ! Alors, à n’en pas douter ce dimanche, les huées des supporters qui accompagneront les joueurs à leur descente du bus pour les porter dans les derniers mètres les conduisant au vestiaire du stade Mayol résonneront encore un peu plus fort que d’habitude, sans parler de la charge émotionnelle que revêtira pour l’occasion le « pilou-pilou »…
Le RCT en confiance
Un événement majeur que les « Rouge et noir » aborderont dans les meilleures dispositions après la démonstration réussie samedi dernier au Grand Stade de Lille Métropole face au Stade Français (43-11). Certes, les Toulonnais seront privés de leur talonneur Jean-Charles Orioli, out trois semaines suite à une contusion interne du genou gauche. Il sera suppléé par Mickaël Ivaldi. Le futur Montpelliérain se voit ainsi offrir une de ses dernières occasions de bousculer la hiérarchie à son poste où il a été supplanté par le « papy » Sébastien Bruno, 38 ans, et son camarade de promotion Jean-Charles Orioli. Le RCT enregistrera par ailleurs le retour de son ailier néo-zélandais Rudi Wulf déclaré apte pour le service.
Les « Rouge et noir » compteront aussi sur la puissance de Mathieu Bastareaud en forme internationale, l’un des rares Bleus à surnager lors du fiasco du dernier Tournoi des VI Nations ou la vista de Frédéric Michalak pour surmonter l’obstacle. Mais dans ce défi enivrant, l’un de ses meilleurs atouts sera justement anglais en la personne de Sir Jonny Wilkinson. L’homme à qui l’on promettait la retraite en fin de saison vient de rempiler pour une année supplémentaire. Et si le budget de Mourad Boudjellal va s’en porter un peu plus mal, bien que l’Anglais ait consenti des sacrifices financiers, le président toulonnais a en revanche réalisé une très bonne affaire sur le plan sportif. La prestation XXL signée par l’ouvreur anglais au Grand Stade de Lille, où il fut élu homme du match, a fini de convaincre les derniers indécis, s’ils existaient encore.
Leicester, le plus titré des clubs anglais
Une des clés de ce RCT-Leicester sera d’ailleurs le duel que se livreront Jonny Wilkinson et Toby Flood avec qui il fut en concurrence durant de longues années sous le maillot du XV de la Rose. Car pour écrire son Histoire le RCT devra écarter un vieil habitué des joutes européennes, double vainqueur de la H-Cup (2001 et 2002) et trois finalistes (1997, 2007 et 2009). Largement plus expérimenté que les Toulonnais sur la scène européenne, Leicester est aussi le club le plus titré d’Angleterre avec 9 titres de champion. Actuellement deuxièmes de leur championnat, les coéquipiers de Toby Flood peuvent aussi se targuer d’avoir éliminé au premier tour de la compétition le champion de France en titre, le Stade Toulousain, recordman des victoires en H-Cup (4). C’est dire l’immense et enivrant défi qui attend les « corsaires de la rade » ce dimanche à 17h30. Mais contrairement à sa première participation à un quart de finale de H-Cup, il y a deux ans, où le RCT avait dû se déplacer en terre catalane à Barcelone pour croiser le fer avec l’USAP, les « rouge et noir » joueront pour la première fois de leur histoire un quart de finale dans leur stade Mayol fétiche, plein et surchauffé comme à ses plus belles heures. Et dans leur quête d’exploit, ce ne sera pas le moindre de leurs atouts…
Marc BESAGNE