Publié le 27 janvier 2018 à 20h36 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h52
Plus de 2 000 personnes ont manifesté, ce samedi, à Marseille pour dénoncer l’offensive militaire turque, baptisée «Rameau d’olivier», visant un district syrien tenu par des milices kurdes. Depuis le 20 janvier, la Turquie lance des offensives militaires dans l’enclave d’Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde soutenue par Washington dans le cadre de la coalition contre le groupe État islamique. «La Turquie attaque Afrine et le Rojava parce que c’est une région kurde qui renforce son identité stable et démocratique. Ses avions attaquent délibérément des zones habitées par les civils. Des dizaines de civils ont été tués dont la plupart sont des femmes et des enfants. L’armée turque commet des crimes de guerre tels que définis par le droit international», peut-on lire dans un communiqué distribué par les manifestants. Le Cortège à Marseille qui devait rejoindre le consulat de Turquie situé au Prado a été bloqué par les forces de l’ordre, rue Paradis. Après des prises de paroles qui appellent la communauté international à réagir, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé, hier, d’élargir considérablement l’offensive que mène Ankara dans le nord de la Syrie faisant fi des appels à la retenue de la communauté internationale. Au septième jour de cette opération qui suscite l’inquiétude des Etats-Unis, le chef de l’État turc a promis de lancer ses forces contre la ville de Minbej, où Washington a déployé des troupes, puis de pousser vers l’Est «jusqu’à la frontière irakienne». Alors que des soldats turcs et des rebelles syriens soutenus par Ankara tentent depuis samedi d’enfoncer les lignes kurdes, l’administration semi-autonome d’Afrine a exhorté jeudi le régime de Damas à intervenir pour empêcher les assauts. Dans un article intitulé « Les Kurdes, éternels déçus de l’histoire » L’Orient du jour apporte un éclairage sur la situation des Kurdes : « »Les Kurdes n’ont d’amis que les montagnes », dit un vieil adage. Et ce peuple écartelé entre quatre pays, qui ne cache pas son ambition d’avoir un jour son propre État, y croit fermement, malgré les multiples lâchages par ses alliés ou les retournements d’alliance dont il fait les frais…» Anna CHAIRMANN