Publié le 25 mai 2021 à 20h55 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 17h58
Un bras de fer oppose Emmaüs à la Métropole Aix-Marseille qui souhaite prochainement faire payer à l’association ses dépôts en déchetterie. «Pas question !», pour les responsables de l’association à Marseille. Emmaüs ne veut pas payer pour les déchets des autres… et s’apprête à riposter à Marseille. La menace planait sur les communautés d’Emmaüs depuis plus d’un an, et en octobre dernier, la Métropole d’Aix-Marseille votait la décision de faire payer à Emmaüs les camions arrivant en déchetterie. Jusqu’à présent, l’association bénéficiait de la gratuité en déchetterie. De fait la Mairie de Marseille demande officiellement au Conseil de Territoire Marseille Provence de revenir sur sa décision et d’exempter Emmaüs de la taxe pour le dépôt des déchets ultimes comme cela est le cas dans de nombreuses villes. «Nous demandons en urgence une réunion avec Aix Marseille Provence Métropole.»
«Cette décision est particulièrement injuste pour les communautés Emmaüs dont le rôle dépasse l’action sociale. Le tri, la valorisation, le réemploi opérés par ces communautés permettent de limiter l’apport en déchetterie et jouent un rôle important pour une ville plus verte. Cette décision impacte dangereusement l’activité des communautés qui ne pourront faire face à ces dépenses supplémentaires», regrette la ville de Marseille.
Depuis juillet dernier, et le premier examen de cette décision en Conseil de Territoire, la municipalité s’exprime en ce sens. La semaine dernière, elle a eu l’occasion de demander officiellement à ce que la décision soit révisée. Emmaüs ne doit pas voir ces dépôts en déchetterie taxés, ils jouent un rôle premier pour une ville plus juste, une ville plus verte.
«La Présidente de la Métropole se trompe. En s’attaquant aux communautés Emmaüs, elle manque à sa compétence sur les déchets. Les communautés Emmaüs n’ont pas à payer pour les dons de nos concitoyens. Il serait plutôt intéressant de valoriser les initiatives comme celles d’Emmaüs auxquelles sont attachés les habitants», déclare Christine Juste, l’adjointe en charge de l’environnement…
«Sous couvert de légalité, la Métropole s’attaque aux plus précaires et à une institution à l’utilité sociale et environnementale indiscutable. Alors que notre Mairie travaille avec l’ensemble des acteurs à une ville plus juste, la Présidente de la Métropole, elle, taxe la solidarité des Marseillais » déclare Audrey Garino l’adjointe en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de l’égalité des droits.
La rédaction